L’heure n’est plus aux demi-mesures à l’UFDG. Ce lundi à Conakry, le Cercle des Amis de Gaoual (CERAG-UFDG) est monté au créneau. Face à une direction qu’il accuse de dérives autoritaires, ce courant interne tire la sonnette d’alarme et appelle à la mobilisation générale. Objectif : sauver le parti… de lui-même.
À la barre de cette charge frontale, Lamarana Pety Diallo. Le président du CERAG n’a pas mâché ses mots : « Des procédures opaques compromettent la tenue du prochain congrès. Une gouvernance autoritaire menace la survie du parti. » Le décor est planté. Le ton est celui de l’urgence. Et l’appel, un cri : « Il faut se lever pour préserver l’avenir de l’UFDG ! »
Un parti verrouillé ?
Derrière les murs de verre du siège, l’ambiance serait loin d’être démocratique. Le CERAG parle de « dictature interne », dénonce des « révocations arbitraires » et fustige un leadership personnalisé jusqu’à l’excès. Officiellement, le collectif ne se positionne pas comme une opposition interne. Officieusement, il en incarne tous les contours.
Ses exigences sont claires : refonte des textes, renouvellement des instances, fin du culte de la personnalité. « Nous voulons un parti, pas une chapelle. Une force politique, pas un fan-club », martèle Pety Diallo.
Soutien à des cadres mis sur la touche
Le CERAG-UFDG en profite pour afficher sa solidarité avec Joachin Baba Millimouno et Samuel Kourouma, récemment sanctionnés. Deux figures qu’il considère comme « victimes d’un système de répression interne ». Le collectif salue aussi le « courage » des secrétaires fédéraux auteurs d’un mémorandum réformateur document censé rester confidentiel, mais curieusement fuité. « Une fuite symptomatique du climat délétère qui règne au sommet », souffle un membre.
Réforme ou implosion ?
Dans ce bras de fer larvé, une question brûle toutes les lèvres : jusqu’où ira la direction de l’UFDG dans sa logique de verrouillage ? Et surtout, jusqu’où iront les réformateurs pour en découdre ?
Le CERAG, en tout cas, ne compte pas reculer. Il revendique sa place, non pas dans l’ombre, mais au cœur de la refondation. « Ce parti ne nous a pas été légué pour en faire un outil de règlements de comptes ou de carriérisme », tonne Pety Diallo.
Le message est lancé. La balle est dans le camp de la direction. Mais une chose est sûre : la fracture est là. Et elle pourrait bien être celle de trop.
IAC, pour Laguinee.info