L’ancien chef de la junte militaire guinéenne, Moussa Dadis Camara, a discrètement quitté la capitale dans la nuit du samedi au dimanche. Selon Guineenews, il a embarqué à bord d’un vol de la compagnie Royal Air Maroc, décollant de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré aux alentours de 2 heures du matin. À ce stade, il n’est pas confirmé si Casablanca constitue sa destination finale ou simplement une escale vers une autre destination.

Condamné en août 2024 à vingt ans de prison pour crimes contre l’humanité en lien avec le massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry, une répression sanglante ayant fait plus de 150 morts et des centaines de blessés  Dadis Camara avait été gracié le 28 mars 2025 par le président de la transition, Mamadi Doumbouya, pour « raison de santé », selon un décret lu à la télévision nationale.

Cette libération a suscité une vive controverse. Si certains, notamment dans sa région d’origine, la Guinée forestière, ont salué cette décision comme un geste de réconciliation, de nombreuses organisations de défense des droits humains et les familles des victimes ont dénoncé une entrave à la justice et un recul dans la lutte contre l’impunité. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a exprimé de « sérieuses préoccupations » concernant cette grâce présidentielle, estimant qu’elle « porte atteinte aux procédures judiciaires nationales et contrevient aux principes internationaux des droits de l’homme ».

Selon les informa, depuis sa sortie de prison, Moussa Dadis Camara résidait à Kaporo, dans la banlieue nord de Conakry.

Pour le moment, aucune déclaration officielle n’a été faite sur les conditions de ce départ ni sur son éventuel retour. Notre source rapporte que  des sources proches du dossier évoquent un possible séjour médical à l’étranger, mais les autorités restent silencieuses à ce sujet.

Laguinee.info