vendredi, avril 18, 2025
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« Mascarade électorale », « pouvoir conquis par les armes » : Cellou Dalein dégaine contre la junte

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Il n’a pas mâché ses mots. Devant ses partisans réunis ce samedi à l’assemblée générale de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo a lancé une offensive verbale sans détour contre les maîtres actuels de Conakry. Pour lui, fini les illusions : la transition guinéenne n’est qu’un habillage démocratique d’un régime militaire décidé à s’installer durablement au pouvoir.

Le ton est grave, les mots choisis. « Nous ne sommes pas prêts à participer à une mascarade électorale destinée à légitimer un pouvoir conquis par les armes », lâche-t-il, cinglant, devant une foule chauffée à blanc. L’ancien Premier ministre ne croit plus à la fable d’un retour à l’ordre constitutionnel par la voie des urnes : ce qu’il voit, c’est une « tentative de légitimation d’un coup d’État » sous le vernis d’élections prétendument inclusives.

Un calendrier électoral sur mesure ?

Il démonte, pièce par pièce, le scénario écrit, selon lui, par la junte : un chronogramme sur mesure, des promesses qui fondent comme neige au soleil, et une administration électorale infiltrée par les fidèles du régime. « Aujourd’hui, ils veulent finir rapidement la transition en légitimant Doumbouya par une élection organisée par le MATD, les préfets et les présidents des délégations spéciales. Des hommes choisis pour leur loyauté, pas pour leur compétence », attaque-t-il.

Cellou Dalein accuse : le pouvoir aurait sciemment sabordé le RAVEC et le recensement général, longtemps brandis comme conditions non négociables pour des élections crédibles. Objectif ? Passer à la vitesse supérieure, quitte à piétiner les principes de transparence qu’ils prétendaient défendre.

Un jeu de dupes

« Leur but n’a jamais été de remettre le pouvoir. Leur obsession, c’était de le garder », affirme-t-il, rappelant les fameuses 39 puis 36 mois de transition, « taillés pour durer ». Une manœuvre, dit-il, pour préparer en douce une élection verrouillée, où l’issue ne ferait aucun doute.

Mais pas question pour lui de jouer les figurants dans ce qu’il appelle « un jeu de dupes ». « Nous voulons gouverner, oui. Mais par les urnes, pas par la ruse. Si nous perdons une vraie élection, nous le reconnaîtrons. Mais si c’est une farce, qu’ils la jouent sans nous. »

Un dernier mot pour la rue

Face à une transition qu’il estime pervertie, Cellou Dalein appelle à la lucidité et à la résistance : « La lutte est devenue plus difficile à cause de la violence du régime. Il y a des moments où il faut reculer pour mieux sauter… Mais nous ne renoncerons pas. »

Message reçu : pour le leader de l’UFDG, il n’y a plus de doute possible — la démocratie ne reviendra pas d’elle-même. Il faudra, encore une fois, aller la chercher.

Laguinee.info

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