samedi, avril 19, 2025
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Tenues militaires, drogues et armes blanches : coup de filet à Sonfonia

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Ils étaient vingt. Vingt visages, vingt histoires, vingt justifications. Ce vendredi 11 avril, le commissariat central de Sonfonia a présenté à la presse un groupe de personnes interpellées lors d’une opération de police ciblée dans plusieurs zones jugées à risque. En toile de fond : la lutte contre les activités illicites. Mais à l’avant-scène, un spectacle étrange, à mi-chemin entre le burlesque et le drame social.

Parmi les objets saisis : des tenues militaires, du chanvre indien, du Kush, du chich, deux couteaux, deux paires de ciseaux, une chicha traditionnelle et un téléphone portable. À les entendre, tout n’était pourtant que coïncidence, malchance ou simple confusion.

Bruno, la télé, le but… et la tenue

Bruno BANGOURA, jeune homme interpellé à Sonfonia-Centre, défend son honneur avec l’énergie du désespoir : « On m’a pris à la Vidéo Club. Je regardais la télé avec le chef de quartier. Quand le but est rentré, je suis sorti pour crier. C’est là que les policiers m’ont vu», rapporte Guineepanorama.com. Ce qui a trahi Bruno ? Sa tenue militaire. Offerte, dit-il, par son père gendarme. « Il pleuvait, j’avais froid. J’ai juste mis ça. »

Oumar, la mécanique et l’ignorance du règlement

Oumar CAMARA, lui aussi en possession d’un uniforme, plaide l’innocence par ignorance : « Je travaillais comme mécanicien à Boffa. C’est là que j’ai eu la tenue. Je ne savais pas que c’était interdit. » Il ajoute n’avoir rien à voir avec la drogue, tout en reconnaissant que « certains » consomment à côté. Détail qui, dans ce genre d’affaires, n’aide jamais vraiment.

Mohamed, la télé, le chich et la perquisition surprise

De son côté, Mohamed Salifou CAMARA crie à l’arbitraire : « J’étais chez moi, je surfais. Mes amis regardaient le match. Un d’eux avait du chich. Les policiers ont débarqué, m’ont pris, ont saisi ma télé… » Le jeune homme nie que l’endroit soit un repaire de drogue. Il nie tout, sauf la présence des forces de l’ordre et leur zèle musclé.

Aissatou, la perruque et le piège

Seule femme du groupe, Aissatou BAH affirme n’être venue que pour une perruque. « J’ai appelé ma copine, je savais qu’elle n’allait pas me recevoir. Je suis partie là-bas quand même. Les policiers m’ont trouvée. J’ai expliqué, mais ils n’ont rien voulu entendre. » Elle admet connaître la réputation du lieu, mais jure ne pas consommer.

Entre innocence proclamée et réalité compromettante

Si tous affirment n’avoir rien à se reprocher, les preuves, elles, parlent un autre langage. Tenues militaires, drogues diverses et armes blanches dressent un tableau préoccupant. La police, prudente mais ferme, annonce la poursuite de l’enquête. Selon le capitaine Rama BALDÉ, porte-parole de la Police nationale, les suspects seront présentés au Tribunal de Première Instance de Dixinn dans les heures à venir.

Ils risquent d’être poursuivis pour association de malfaiteurs, détention, consommation et vente de substances psychotropes, ainsi que pour port illégal de tenue militaire. Des faits prévus et punis par les articles 784, 812, 678 et suivants du Code pénal guinéen.

Justice ou coup de filet aveugle ?

Si la présomption d’innocence reste de mise, cette opération met en lumière un malaise bien réel : celui de jeunes livrés à eux-mêmes, entre précarité, insouciance et environnement toxique. La justice tranchera. Mais une chose est sûre : à Sonfonia, les soirées foot ont perdu un peu de leur innocence.

 

Laguinee.info

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