samedi, avril 19, 2025
spot_img
spot_img

Crise de carburant à Kissidougou : le litre d’essence se négocie entre 15 000 et 20 000 GNF

À LIRE AUSSI

À Kissidougou, ce ne sont plus les moteurs qui rugissent, mais les poches qui gémissent. Depuis quelques jours, la pénurie d’essence transforme la ville en une zone de survie économique. Le litre d’essence, quand on en trouve, se négocie entre 15 000 et 20 000 francs guinéens. Résultat : les frais de transport ont explosé, et les usagers sont les premières victimes.

À Missira, Ibrahima Touré, observe avec amertume :

« Ce matin, j’ai dû payer 10 000 GNF juste pour aller au marché central. Avant, c’était 3 000. Les conducteurs n’ont pas le choix, ils achètent leur essence au marché noir. Mais nous, on fait comment ? »

Même son de cloche à Madina. Mariama Diallo, vendeuse témoigne : « Hier, j’ai voulu aller chercher mes marchandises à la gare routière. Le motard m’a demandé 12 000 GNF pour un trajet de 10 minutes. J’ai préféré marcher. Les clients se plaignent, les affaires tournent mal. »

La situation devient absurde pour les voyageurs venus d’ailleurs. Angéline Tolno, arrivée de Conakry avec deux sacs de provisions, n’en revient toujours pas :

« À peine descendue du car, un taxi-moto m’a réclamé 40 000 GNF pour me déposer à mon domicile à Missira. C’était ça ou dormir à la gare. J’ai payé, mais le cœur serré. »

Côté conducteurs, le malaise est tout aussi grand. Mamadi Mansaré, taxi-motard depuis cinq ans, tente de justifier les nouveaux tarifs :

« On nous accuse de voler les gens, mais c’est faux. Si je mets 20 000 GNF pour acheter un litre, il faut bien que je récupère ça. Sinon, je roule à perte. Même nos bénéfices diminué. Certains amis ont garé leurs motos. »

Une autre source que nous avons contactée a confié que, face à la crise, beaucoup de personnes n’hésitent plus à se rendre à Guéckédou ou Tokounou pour s’approvisionner en essence.

« Certains font le trajet de nuit à moto avec des bidons vides. C’est risqué, mais ils n’ont pas le choix, surtout les transporteurs », témoigne-t-elle sous anonymat.

Fait troublant, le constat révèle que cette crise semble circonscrite à Kissidougou. Dans les villes voisines, le carburant est disponible à prix régulier, ce qui alimente les soupçons.

Mais au-delà des causes, une certitude s’impose : à Kissidougou, l’essence est devenue un luxe, et vivre une course contre la montre… un cauchemar au prix fort.

 

Laguinee.info

- Advertisement -
spot_img
spot_img

ECHO DE NOS RÉGIONS