Le silence pesant de la ville de Gueckédou a été brisé ce mercredi 9 avril par les pleurs et les lamentations d’une famille endeuillée. Le corps sans vie d’Abou Soumaoro, chauffeur de profession, victime d’une attaque armée entre Tokouno et Yardo, a été ramené à sa famille natale pour y être inhumé.
Les faits remontent à la nuit du mardi à mercredi, aux alentours de 1h du matin. Alors qu’il se trouvait à bord de son véhicule Ford, Abou Soumaoro a été pris en chasse par des coupeurs de route lourdement armés, circulant sur trois motos avec deux hommes sur chacune.
Selon le témoignage de M. Aboubacar Sidiki Traoré, membre du syndicat CNTG de Kissidougou, les assaillants ont forcé le chauffeur à s’arrêter avant de le faire descendre brutalement.
« Il a reçu une première balle au pied pendant qu’il criait au secours, puis une deuxième au ventre lorsque les bandits ont emmené le véhicule dans la brousse. Les passagers ont été dépouillés de leur argent et de leurs comptes Orange Money. Une autre femme a également été blessée par balle au pied », a-t-il déclaré, visiblement affecté par le drame.
Transporté d’urgence à l’hôpital préfectoral de Kissidougou, Abou Soumaoro a malheureusement succombé à ses blessures quelques heures plus tard.
En guise de compassion, une forte délégation en provenance de Kissidougou s’est rendue à Gueckédou ce mercredi, vers 12h, pour remettre le corps à la famille éplorée. À sa tête, Elhadj Iva Sanoh, président de la délégation spéciale de Kissidougou, a expliqué :
« J’ai été mandaté par le préfet de Kissidougou. Ce qui s’est passé est très déplorable. Mais toutes les dispositions sont déjà prises par les autorités pour traquer ces bandits jusqu’à leur dernier retranchement. Je présente mes condoléances à tout Gueckédou, aux syndicats et à la famille biologique de la victime. »
À l’arrivée du corps, c’est la consternation totale dans la concession familiale. En larmes, la sœur du défunt, Bébé Soumaoro, revient sur les derniers échanges avec son frère :
« Depuis la fête, il était à Siguiri. Mon frère lui avait demandé de ne pas voyager pendant cette période. Hier, il a appelé pour dire qu’il était en route, qu’il allait bouger. Il a parlé avec sa femme aussi. J’ai toujours eu peur de ses voyages. Tôt ce matin, l’ami de mon frère est venu nous annoncer qu’il avait été attaqué et grièvement blessé. Un peu plus tard, on nous a appris qu’il était décédé. Ce devait être son dernier voyage, il préparait son retour définitif à Gueckédou, pour vivre avec sa femme et son enfant… »
En attendant que lumière soit faite sur ce drame, les regards sont désormais tournés vers les autorités pour que justice soit rendue. La sécurité sur les routes, elle, reste une préoccupation majeure pour les usagers.
Oumar LENO, pour Laguinee.info