samedi, avril 19, 2025
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Réconciliation publique d’Azaya : un collectif dénonce une mise en scène d’État qui banalise les violences conjugales

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Alors que l’artiste guinéen Azaya a annoncé publiquement sa « réconciliation » avec son épouse, la chanteuse Djely Kaba Bintou, un collectif de professionnel·les, d’associations et de militant·es engagé·es contre les violences a réagi avec fermeté. Dans un communiqué sans détour, le groupe dénonce une « mise en scène politico-institutionnelle » qui piétine, selon lui, l’éthique, le droit et la dignité des victimes.

Une réconciliation qui interpelle

Relayé sur les réseaux sociaux et salué par plusieurs figures publiques, dont le ministre de la Culture Moussa Moïse Sylla et le président Mamadi Doumbouya, le message d’Azaya appelle à l’apaisement et à la sauvegarde de la musique guinéenne. Mais pour les signataires du communiqué, l’absence de reconnaissance des faits allégués, d’excuses ou de démarche réparatrice constitue un « effacement symbolique de la violence » et un acte grave de banalisation.

« Les violences conjugales ne sont pas de simples aléas du couple », rappelle le collectif. « Ce sont des infractions, parfois des crimes. Et les victimes en meurent. »

Une faute politique selon les associations

Les associations accusent l’État guinéen de s’être « associé à une opération de réhabilitation sans signal politique clair ni exigence de justice ». Selon elles, cette posture est en contradiction flagrante avec les lois nationales notamment le Code pénal guinéen  et les engagements internationaux du pays en matière de protection des droits humains.

« Le pardon, même sincère, ne saurait se substituer à la justice », martèle le texte.

L’État pointé du doigt

Le collectif prend également soin de ne pas incriminer la victime. Il rappelle les mécanismes bien connus de l’emprise psychologique, du silence et de la peur chez les personnes victimes de violences. En revanche, il estime que l’État, en facilitant cette mise en scène sans cadre judiciaire, « a failli » à sa mission. « C’est l’État qui, au lieu de faire appliquer les textes, s’associe à leur contournement. »

Un appel à la responsabilité

Dans sa déclaration, le collectif formule plusieurs exigences :

Le respect des engagements juridiques de l’État guinéen,

La fin de la banalisation des violences conjugales,

Une véritable politique de protection et de justice pour les victimes.

Et de conclure : « La République ne peut pas être le refuge de l’impunité. Nous ne plierons pas. Et nous ne nous tairons jamais. »

Laguinee.info

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