dimanche, avril 20, 2025
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Gbessia : Mohamed Sow, 19 ans, met fin à ses jours après une lettre poignante à sa mère

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Un drame d’une tristesse indicible s’est produit dans la nuit du dimanche au lundi, au quartier Gbessia Cité de l’air, dans la nouvelle commune de Gbessia. Mohamed Sow, un jeune homme âgé de 19 ans, élève en classe de terminale, a mis fin à ses jours en se pendant à un manguier, dans la concession familiale où il vivait avec ses parents adoptifs.

Avant de commettre l’irréparable, le jeune Sow a laissé derrière lui plusieurs lettres, soigneusement rédigées à l’intention de ses proches : sa mère, son père, ses amis. Dans ces écrits, il livre avec pudeur et douleur les tourments qui le hantaient. Des fragments de son âme tourmentée, restés sur le papier comme les derniers échos d’un appel au secours trop longtemps tu.

Sa lettre à sa mère, Diaraye Sow, bouleverse par sa sincérité et sa lucidité. On y lit notamment : « J’ai beaucoup tenté de changer, mais je n’y parviens pas. » Une phrase simple, mais lourde de désespoir, qui résume à elle seule le combat intérieur du jeune homme.

Il y exprime son amour filial, son sentiment de culpabilité et sa profonde détresse face aux attentes qu’il avait le sentiment de ne pas pouvoir combler. « Je sais que tu attends beaucoup de moi… Hélas, je crains que cela ne soit pas possible », écrit-il avec une franchise poignante.

Dans sa lettre, Mohamed demande pardon à sa mère pour ses manquements, ses erreurs, ses égarements. Il implore sa famille de ne pas verser de larmes pour lui, de rester forte, de tourner la page. « Sois forte et cesse de pleurer, car j’ai l’horreur de te voir pleurer à cause de moi. »

Le geste de Mohamed a laissé sa communauté sous le choc. Dans le voisinage, on évoque un jeune homme discret, intelligent, mais visiblement rongé par un mal-être profond. Beaucoup peinent à comprendre comment un tel drame a pu survenir, tant le sourire qu’il affichait ne laissait rien transparaître.

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La lettre de Mohamed Sow à sa mère

Chère mère (Diaraye Sow)

Je t’écris cette lettre pour te demander pardon pour tout ce que je t’ai fait endurer. Depuis mon enfance, tu t’es occupée de moi avec tant d’amour. Tu n’as jamais accepté que je fréquente l’école publique, tu t’es battue pour mon avenir et tu t’es énormément sacrifiée pour moi. Je sais que tu attends beaucoup de moi et que tu voulais me voir réussir et devenir l’homme que tu as toujours rêvé que je sois.

Hélas, je crains que cela ne soit pas possible, car je suis bien loin d’être le fils que tu as tant désiré. Je t’ai fait beaucoup souffrir, je t’ai causé tant de torts ; je n’ai cessé de te donner des raisons de t’inquiéter. Je m’excuse profondément pour tout cela.

J’ai beaucoup tenté de changer, mais je n’y parviens pas. Je sais que tu penses à tout l’argent que tu as dépensé pour moi, et je t’en demande pardon. Lorsque tu liras cette lettre, il est probable que tu pleures. Mais s’il te plaît, ne pleure pas. La vie est ainsi faite, il y a toujours des sacrifices à faire. Sois forte et cesse de pleurer, car j’ai l’horreur de te voir pleurer à cause de moi.

Fais confiance à Diaraye, peut-être qu’elle sera la fille digne de l’amour et des attentes que tu as placées en moi.

Bref, je demande pardon à tout un chacun et je t’en prie, ne pleure pas pour ma cause. Il est inutile de faire davantage de sacrifices pour moi.

IAC, pour Laguinee.info

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