L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a tenu, ce samedi 15 mars 2025, son assemblée générale au lendemain de la publication des résultats de l’évaluation des partis politiques par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD). Si cette évaluation autorise l’UFDG à poursuivre ses activités sous condition d’organiser un congrès dans les 45 jours, le parti a vivement critiqué le processus et remis en question la légitimité de certains partis validés.

Des « partis sans siège, sans élus et sans ancrage »

Au cœur des interventions, la critique du processus d’évaluation a été frontale. Souleymane Souza Konaté, conseiller en communication de Cellou Dalein Diallo, n’a pas mâché ses mots en dénonçant ce qu’il qualifie d’imposture politique.

« Vous avez vu que les partis politiques qui ont été certifiés, à 98 %, sont dirigés par des leaders inconnus. Ils n’ont pas de siège, pas de compte bancaire, pas d’élus, ils n’ont jamais participé à une élection. Pourtant, ce sont eux qui ont reçu leur visa d’exercice. »

Il a fustigé une évaluation qui, selon lui, ne reflète pas la réalité du terrain et favorise des partis déconnectés de la scène politique nationale.

« Des politiciens nourris et entretenus par le pouvoir »

L’UFDG accuse certains partis validés d’être des formations sans assise populaire, créées ou entretenues pour servir des intérêts particuliers.

 « Certains de ces partis sont dirigés par des individus sans conviction, sans repères, prêts à tout sacrifier pour de l’argent et des ambitions personnelles. Aujourd’hui, ils sont nourris, habillés et entretenus par le CNRD. »

Cette déclaration traduit la méfiance du principal parti d’opposition face à ce qu’il considère comme une manœuvre visant à affaiblir les véritables forces politiques du pays.

L’UFDG revendique sa légitimité et sa stratégie

Face à ce qu’il perçoit comme une tentative d’exclusion déguisée, le parti de Cellou Dalein Diallo se positionne comme un acteur incontournable de la scène politique guinéenne.

« L’UFDG, c’est la première force politique du pays. Nous avons des élus, une base militante solide et une histoire politique indiscutable. Ceux qui nous évaluent aujourd’hui sont ceux qui ont pris le pouvoir par la force et qui veulent maintenant nous imposer leurs règles. »

Souleymane Souza Konaté a insisté sur la capacité du parti à anticiper ces manœuvres et à y répondre stratégiquement.

« À l’UFDG, nous sommes stratèges, plus malins, plus intelligents. Nous avons vu les choses venir de loin et nous nous sommes préparés. Contrairement à d’autres, nous n’avons pas eu besoin d’un coup de pouce pour exister. »

Un congrès sous pression

L’UFDG doit désormais organiser son congrès dans un délai de 45 jours pour se conformer aux exigences du MATD. Un défi que le parti entend relever tout en poursuivant son combat pour ce qu’il considère comme une véritable démocratie en Guinée.

Alors que le paysage politique se recompose sous l’effet de cette évaluation, l’UFDG reste déterminé à défendre sa place face à des adversaires qu’il considère comme opportunistes et sans ancrage réel.

Laguinee.info