Le parquet mauritanien a requis, lundi, une peine de vingt ans de prison ferme contre l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz. Jugé en appel depuis novembre à Nouakchott, l’ex-chef d’État est accusé d’avoir abusé de son pouvoir pour son enrichissement personnel.
Selon les informations relayées par l’AFP, dans son réquisitoire, le procureur général de la Cour d’appel, Sidi Mohamed Ould Di Ould Moulay, a sévèrement critiqué la gestion de l’ancien président, affirmant que ce dernier « a transformé la présidence en bureau (…) pour exercer le chantage sur les investisseurs ». Il a également demandé la dissolution de l’association caritative Rahma, qu’il attribue à un fils de l’ex-dirigeant.
Une affaire aux multiples ramifications
Mohamed Ould Abdel Aziz avait déjà été condamné à cinq ans de prison en décembre 2023 en première instance, une décision contre laquelle ses avocats ont fait appel. L’ancien président, qui a dirigé la Mauritanie de 2008 à 2019, est jugé aux côtés d’une dizaine de hauts responsables, dont deux anciens Premiers ministres, pour des faits présumés de « trafic d’influence », « enrichissement illicite », « abus de fonctions » et « blanchiment ».
Son procès marque une chute vertigineuse pour cet homme qui avait contribué à stabiliser la Mauritanie, un pays autrefois secoué par des coups d’État et la menace jihadiste.
Une rupture brutale avec son successeur
Mohamed Ould Abdel Aziz est en détention depuis janvier 2023. Après avoir dirigé la Mauritanie pendant plus d’une décennie, il a cédé le pouvoir en 2019 à son ancien compagnon de route, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, avec qui il avait pourtant orchestré le coup d’État de 2008. Mais la relation entre les deux hommes s’est rapidement détériorée, menant à l’ouverture d’une enquête sur les affaires de l’ancien président.
De son côté, Ghazouani a toujours nié toute interférence dans le dossier. La défense d’Aziz prendra la parole mardi, mais la date du verdict final n’a pas encore été annoncée.
Laguinee.info