mardi, février 25, 2025
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La Guinée en transition… vers nulle part !

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Guinée : la transition de la diversion

Depuis le coup d’État du 5 septembre 2021, les Guinéens attendaient une rupture. Ils espéraient que, pour une fois, le pays sortirait du cercle vicieux des transitions avortées et des régimes civils autoritaires déguisés en démocraties. Ils voulaient des actes concrets, des réformes profondes, une justice indépendante et, surtout, un retour rapide à l’ordre constitutionnel.

Mais à la place, que leur offre-t-on ? Des marches dites de soutien, des concerts pour la paix, des colloques creux sur la refondation et des campagnes médiatiques dignes d’un régime en quête de légitimité. Pendant ce temps, l’essentiel est mis sous le tapis : pas de calendrier électoral clair, pas de justice pour les victimes des répressions, pas de redressement économique visible. Juste du bruit et des artifices.

Une transition en roue libre

Les Guinéens sont pris en otage par une transition qui semble s’éterniser. La promesse d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel s’est évaporée dans des agendas sans cesse repoussés. Chaque échéance est un prétexte pour gagner du temps : dialogues politiques interminables, recensement capricieux, réformes administratives opaques… Tout est fait pour prolonger l’état d’exception.

En réalité, cette transition ne diffère en rien du régime précédent. Seuls quelques visages ont changé, mais le système, lui, est resté intact. Les pratiques d’hier continuent : favoritisme, clientélisme, répression des voix dissidentes. On emprisonne, on musèle, on détourne, et on appelle cela « gouverner ». L’insécurité règne, les inégalités se creusent, et le coût de la vie étrangle une population déjà épuisée par des décennies de promesses non tenues.

La diversion comme seule stratégie

Plutôt que de répondre aux préoccupations urgentes des citoyens, le régime préfère organiser des spectacles. Les « marches pour la paix » et les « manifestations de soutien » sont devenues les nouveaux outils de propagande d’un pouvoir qui craint la rue et se méfie du peuple. On mobilise des fonctionnaires, on fait défiler des cortèges de jeunes instrumentalisés, et on brandit des pancartes vantant les « acquis » du CNRD.

Mais quels acquis, au juste ? La misère n’a pas reculé. La justice reste une chimère. La liberté d’expression est menacée. La presse est bâillonnée, la société civile sous surveillance, et les opposants traqués. Pendant ce temps, l’économie s’effondre, l’insécurité s’installe, et la jeunesse, privée d’avenir, rêve d’exil.

Jusqu’à quand ?

Les Guinéens ne sont pas dupes. Ils savent que ces mises en scène ne sont qu’un moyen de détourner l’attention des véritables enjeux. Mais l’histoire est implacable : aucun régime, aussi répressif soit-il, ne peut indéfiniment contenir l’aspiration d’un peuple à la liberté et à la justice.

La question n’est plus de savoir si cette transition échouera, mais quand et comment. Car lorsqu’un pouvoir s’obstine à ignorer les réalités, il finit toujours par être rattrapé par elles.

Laguinee.info

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