Le Forum Économique d’Émergence Magazine (FEEM) se poursuit dans la capitale guinéenne. Cette deuxième journée a été marquée par un panel sur « L’impact de l’innovation et de la recherche dans la transformation de l’économie », réunissant experts, universitaires et acteurs du secteur privé. L’objectif : mettre en lumière le rôle crucial de la recherche et de l’innovation dans le développement économique du pays.
Un levier essentiel pour la transformation économique
Lors de cette session, le Pr Alpha Kabinet Keïta, Recteur de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, a insisté sur la nécessité d’intégrer la recherche scientifique dans les politiques publiques pour en maximiser l’impact.
« La recherche est un puissant moteur de développement si elle est correctement utilisée. Mais pour cela, elle doit faire le lien entre la société et les politiques publiques », a-t-il expliqué.
Selon lui, un système de recherche efficace doit être aligné sur les priorités nationales, permettant ainsi une transformation économique durable et adaptée aux réalités locales.
Le défi du financement des chercheurs et innovateurs
Le financement de la recherche a également été au centre des échanges. Le Pr Keïta a pointé du doigt un problème majeur : la sous-estimation par les chercheurs de la valeur de leurs travaux.
« Beaucoup de chercheurs et d’innovateurs ne mesurent pas la portée de leur connaissance. Ils ont entre leurs mains des solutions, mais ne savent pas toujours comment les valoriser », a-t-il regretté.
Il a également appelé à un changement de mentalité, affirmant qu’un véritable chercheur ne doit pas attendre passivement un financement pour avancer.
« Un chercheur ou un innovateur qui croise les bras en attendant qu’on lui donne de l’argent ne mérite pas ces titres », a-t-il martelé.
Des opportunités de financement à l’échelle mondiale
Si l’État doit jouer son rôle dans la construction d’infrastructures et la formation des chercheurs, le Pr Keïta a rappelé que les financements ne se limitent pas aux ressources publiques. De nombreuses institutions internationales soutiennent activement la recherche et l’innovation, ouvrant ainsi des perspectives intéressantes pour les chercheurs guinéens.
« Il ne faut pas compter uniquement sur l’État pour financer la recherche. Des institutions internationales existent et soutiennent les initiatives innovantes. Il suffit d’aller chercher ces opportunités », a-t-il affirmé.
Enfin, le recteur a souligné que les résultats de la recherche doivent dépasser les frontières nationales et impacter d’autres secteurs à l’échelle mondiale. Il a notamment insisté sur le domaine de la santé, qui selon lui, peut avoir des répercussions directes sur d’autres industries et améliorer considérablement le bien-être des populations.
Le FEEM 2025 continue d’offrir une plateforme de réflexion et d’échanges sur les défis économiques du pays. Les débats de cette deuxième journée mettent en lumière un enjeu fondamental : l’intégration effective de la recherche et de l’innovation dans les stratégies de développement économique de la Guinée.
IAC, pour laguinee.info