mardi, février 25, 2025
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

L’ambassade des États-Unis réagit à l’enlèvement d’Abdoul Sacko et appelle à une enquête rapide

À LIRE AUSSI

spot_img

L’Ambassade des États-Unis à Conakry a exprimé, ce mercredi 19 février 2025, sa profonde préoccupation suite à l’enlèvement d’Abdoul Sacko, coordinateur du Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG). Selon des témoignages, des individus masqués et armés, portant apparemment des uniformes des forces de sécurité guinéennes, ont fait irruption au domicile de M. Sacko aux premières heures de la matinée pour l’embarquer de force. Cet incident intervient dans un contexte de tensions croissantes en Guinée, marqué par une série d’enlèvements et de détentions arbitraires visant des figures de la société civile et des opposants politiques.  

Abdoul Sacko, ancien boursier du programme International Visitor Leadership Program (IVLP) du Département d’État américain, est reconnu pour son engagement en faveur de la résolution des conflits et des valeurs démocratiques. « M. Sacko illustre les principes de liberté, d’indépendance et de droits fondamentaux que les États-Unis et la Guinée considèrent comme primordiaux », a déclaré l’Ambassade dans un communiqué. Il s’agit du troisième ancien boursier de ce programme à être détenu, disparu ou arrêté en l’espace de quelques mois, une tendance qui suscite l’inquiétude des autorités américaines.

Un appel à la transparence et à l’État de droit

L’Ambassade a exhorté le gouvernement guinéen à ouvrir une enquête rapide et approfondie sur cet incident, à identifier les responsables et à garantir le respect des procédures légales. « La justice exige que tous les individus, quel que soit leur rang ou leur affiliation, soient tenus pour responsables dans le cadre de l’État de droit guinéen », a-t-elle insisté. Les États-Unis ont également demandé une transparence totale concernant le statut et le lieu de détention de M. Sacko, dont on ignore toujours la destination après son enlèvement.

Cet événement s’inscrit dans une série de disparitions forcées et d’arrestations arbitraires visant des journalistes, des militants des droits de l’homme et des leaders de la société civile. Parmi les cas récents figurent ceux de Foniké Menguè, Billo Bah et Habib Marouane Camara, toujours portés disparus. Ces actes sont perçus comme une tentative de réduire au silence les voix critiques du régime de transition dirigé par le général Mamadi Doumbouya.

Une tendance inquiétante pour la démocratie guinéenne 

Dans son communiqué, l’Ambassade des États-Unis a dénoncé une « tendance troublante » qui va à l’encontre des aspirations démocratiques de la Guinée. « La recrudescence des détentions de journalistes et de leaders de la société civile est incompatible avec la vision d’un avenir démocratique et prospère fondé sur l’État de droit », a-t-elle souligné. Les États-Unis, en tant que partenaire de la Guinée dans sa transition vers un ordre constitutionnel, ont réaffirmé leur engagement à soutenir les principes démocratiques et les libertés fondamentales.

Réactions de la société civile et de la communauté internationale

Les Forces Sociales de Guinée, dont Abdoul Sacko est le coordinateur, ont organisé une conférence de presse pour exiger sa libération immédiate et sans condition. « Cet acte constitue une grave atteinte aux droits fondamentaux et aux libertés civiles en Guinée », a déclaré Ibrahima Balaya Diallo, porte-parole du FFSG. La communauté internationale, notamment les organisations de défense des droits de l’homme, est appelée à exercer des pressions pour garantir la sécurité des acteurs engagés dans la promotion de la démocratie en Guinée.

Alors que la Guinée traverse une période de transition politique complexe, l’enlèvement d’Abdoul Sacko rappelle les défis auxquels le pays est confronté pour rétablir un État de droit et garantir les libertés fondamentales. Les États-Unis, tout en réitérant leur soutien à la Guinée, ont clairement indiqué que la répression des voix dissidentes ne saurait être tolérée dans un processus démocratique.

L’enlèvement d’Abdoul Sacko soulève des questions cruciales sur l’avenir de la démocratie en Guinée. Alors que les autorités guinéennes sont appelées à agir avec transparence et diligence, la communauté internationale reste vigilante face à une situation qui menace les acquis démocratiques du pays.

Laguinee.info

spot_img
- Advertisement -
spot_img
spot_img

ECHO DE NOS RÉGIONS