Ce lundi 17 février, le Premier ministre Bah Oury était en visite à Kankan dans le cadre de l’immersion gouvernementale, une initiative visant, selon lui, à dresser un bilan critique de l’état des infrastructures publiques à l’intérieur du pays. Mais derrière ce tour de terrain, une question se pose : évaluation sincère ou exercice de communication ?
Une tournée pour quoi faire ?
D’entrée, le chef du gouvernement a tenu à désamorcer toute polémique : « Nous ne sommes pas en campagne », a-t-il insisté. Pourtant, son discours ressemble à un état des lieux des promesses non tenues. Routes, électricité, eau potable, connectivité, formation, santé… autant de secteurs où les besoins restent criants.
Bah Oury interroge : « Pourquoi l’axe Kissidougou-Kankan n’a-t-il pas été réalisé ? » Bonne question. Mais qui doit y répondre, sinon l’État lui-même ? En mettant le doigt sur ces carences, le Premier ministre reconnaît implicitement les failles de l’action publique, tout en s’efforçant d’adopter un ton constructif : « Critique, ce n’est pas la négation, mais la vérification. »
Une immersion pour des décisions concrètes ?
Outre l’évaluation des infrastructures, cette tournée permettrait aussi de « rencontrer des talents méconnus » et de mieux cibler les priorités gouvernementales. Soit. Mais la population attend des actions plus que des constats. Car après les visites et les discours, que restera-t-il de cette immersion ?
Laguinee.info Si l’initiative vise à donner un nouvel élan à l’action gouvernementale, elle risque aussi d’être perçue comme un aveu d’inefficacité : après plus de deux ans de transition, faut-il encore s’immerger pour constater des retards évidents ? À moins que cette tournée ne prépare le terrain à un futur bilan politique, bien au-delà du simple état des lieux annoncé.
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