dimanche, février 23, 2025
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Refus de visas à des militaires nigérians : les autorités en colère contre le Canada

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Le refus de visas à une délégation militaire nigériane par le Canada, empêchant sa participation aux Jeux Invictus et à une cérémonie honorant les anciens combattants, a ravivé un débat ancien. Si l’incident est récent, il s’inscrit dans une dynamique bien plus large, où les procédures d’octroi de visas semblent depuis longtemps défavoriser les ressortissants africains.

Des contrôles inégaux, une problématique récurrente

Depuis plusieurs décennies, les demandes de visas émanant de pays africains font l’objet d’un traitement plus strict, selon divers rapports et témoignages. Dès les années 1990, des diplomates africains signalaient déjà des refus inexpliqués ou des délais excessifs pour l’obtention de visas vers certaines destinations occidentales. Ce phénomène ne s’est pas atténué avec le temps, bien au contraire. Au fil des années 2000 et 2010, la question est devenue un sujet récurrent de tension dans les relations internationales, certains pays dénonçant une forme de discrimination systémique.

Selon les  informations, le cas du Nigeria est particulièrement emblématique. En 2019, les États-Unis avaient temporairement restreint l’accès aux visas pour les Nigérians, invoquant des raisons administratives. De nombreuses délégations officielles africaines ont aussi été confrontées à des refus de visas pour des sommets internationaux ou des événements diplomatiques.

L’incident canadien : un tournant ou une continuité ?

En refusant l’entrée aux hauts responsables militaires nigérians, le Canada a ravivé ces tensions latentes. Pour Abuja, ce refus ne relève pas d’une simple formalité administrative, mais d’une illustration supplémentaire d’un traitement jugé inéquitable. La réaction ne s’est pas fait attendre : le chef d’état-major nigérian, le général Christopher Musa, a regretté publiquement cette décision, tandis qu’un conseiller à la sécurité nationale a exprimé son indignation avec virulence.

Cette situation rappelle d’autres épisodes similaires où des décisions administratives ont été perçues comme des actes de défiance, voire de mépris. À chaque fois, la même question se pose : ces refus sont-ils uniquement le résultat de procédures rigoureuses appliquées sans distinction, ou témoignent-ils d’un filtre plus sévère lorsqu’il s’agit de ressortissants africains ?

Les implications pour l’avenir

Si Ottawa se défend en affirmant que les critères d’octroi de visas sont appliqués de manière équitable, la perception d’un « deux poids, deux mesures » persiste. L’accumulation de ce type d’incidents pourrait à terme peser sur les relations bilatérales et affecter la coopération entre le Nigeria et le Canada, notamment en matière de sécurité et de commerce.

À travers cet épisode, c’est une problématique plus large qui refait surface : celle de l’égalité d’accès et du respect mutuel dans les relations internationales. La réponse apportée par le Canada dans les semaines à venir pourrait déterminer si cet incident restera un simple accroc diplomatique ou s’il s’inscrira dans une dynamique plus conflictuelle entre les deux nations.

 

Laguinee.info

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