mardi, février 25, 2025
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Présidentielle en Guinée : Doumbouya, candidat « malgré lui » ?

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Il y a cinq ans, Alpha Condé avait vu sa caution électorale financée par des femmes. Aujourd’hui, l’histoire semble se répéter avec le général Mamadi Doumbouya. Ce mardi 15 février 2025, en marge d’un important rassemblement au port autonome de Conakry, les dockers ont fait une déclaration lourde de sens : ils s’engagent à payer la caution du chef de la transition pour qu’il puisse briguer la présidence.

Si Mamadi Doumbouya s’est jusqu’ici gardé d’officialiser ses ambitions, cette annonce vient ajouter une pression supplémentaire. Une manière à peine voilée de lui signifier que son entrée en lice est déjà actée, qu’il le veuille ou non.

Un soutien qui ne laisse plus de place au doute

Devant une foule acquise à la cause du général-président, le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, a pris la parole pour marteler l’importance de cet engagement des dockers. Ses mots résonnent comme un avertissement :

« Tout a été dit, mais j’ai retenu deux choses. La première, c’est que le président de la République, le général Mamadi Doumbouya, est un homme d’action, un homme de progrès… La deuxième chose, c’est la parole des dockers. Comme en 1958, ils se sont engagés ici devant nous à payer la caution du candidat Mamadi Doumbouya. Cela dit : les transporteurs, les syndicats, les travailleurs de tous les secteurs liés au transport ont leur candidat. Il s’appelle Mamadi Doumbouya. Le général ne peut plus ne pas être candidat parce que nous payons sa caution», rapporte africaguinee.com.

Un discours qui sonne comme une mise en demeure. En d’autres termes, le doute n’est plus permis : Doumbouya a désormais une « dette » envers ceux qui le soutiennent, et il ne pourra pas s’en défaire si facilement.

Une marche forcée vers la candidature ?

Mais le message ne s’arrête pas là. Le ministre des Transports, lui, est allé encore plus loin en affirmant que Mamadi Doumbouya sera accompagné jusqu’au bout :

« Nous portons le général Mamadi Doumbouya aujourd’hui. Nous le supporterons, et après, nous le porterons là où il veut, là où il souhaite, et nous l’accompagnerons pour que le destin de la Guinée ne soit pas dans des mains malhonnêtes qui vont continuer à nous diviser, à exacerber les tensions qu’on a oubliées depuis belle lurette. La Guinée de Mamadi Doumbouya, c’est une Guinée d’action. C’est une Guinée qui va avancer. »

L’engagement est clair dans ce message : non seulement Doumbouya doit être candidat, mais il devra aussi être le vainqueur. Une dynamique qui rappelle d’autres épisodes de l’histoire politique guinéenne, où les « appels à candidature » se transforment en injonctions déguisées.

Doumbouya, candidat « malgré lui » ?

Officiellement, le chef de la transition n’a encore rien déclaré sur une éventuelle participation à la présidentielle. Mais ces prises de position publiques s’apparentent à un chemin déjà tout tracé. Le même scénario s’est produit en 2020, lorsque le RPG et ses soutiens avaient « supplié » Alpha Condé de briguer un troisième mandat. Aujourd’hui, les dockers et les syndicats du transport envoient un message similaire : Doumbouya n’a plus le choix.

Reste à voir quelle sera la réaction du principal intéressé. S’il venait à décliner, cela reviendrait à désavouer ses propres soutiens. Mais s’il accepte, il devra alors justifier pourquoi celui qui avait promis une transition exemplaire se retrouve finalement en tête d’affiche d’un scrutin censé tourner la page du régime militaire.

 

Laguinee.info

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