mardi, février 25, 2025
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Kalémodou Yansané et la jeunesse guinéenne : une leçon de morale ou un constat tardif ?

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Ce samedi 15 février 2025, au siège de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) à Minière, Kalémodou Yansané, vice-président du parti en charge des questions économiques, s’est livré à un exercice désormais bien rodé en Guinée : le grand constat sur l’état de la jeunesse.

Devant un parterre de militants, l’homme politique a dressé un tableau sombre, évoquant le manque d’emploi, l’absence de formation adéquate et la crise du mérite comme les grands freins à l’épanouissement des jeunes.

Une découverte fracassante ?

Avec un air grave et une voix chargée de solennité, Kalémodou Yansané a révélé au public ce que tout jeune guinéen sait déjà : le marché de l’emploi est un désert, la formation est souvent un mirage, et le mérite, une vieille légende. « La jeunesse de Guinée, vous êtes obligés par manque d’emploi, de formation adéquate, de vous aventurer à chercher les emplois ailleurs », a-t-il déclaré, comme si cette fuite des cerveaux était une nouvelle révélation.

Dans un élan d’analyse géopolitique, le vice-président de l’UFDG a souligné que ce phénomène s’inscrivait dans un contexte mondial marqué par la montée du nationalisme. Comme si le problème principal de la jeunesse guinéenne était d’abord l’attitude des pays d’accueil et non l’incapacité du pays à lui offrir un avenir.

Quand le mérite devient un luxe

Mais là où le discours prend une tournure particulièrement intéressante, c’est lorsque Kalémodou Yansané s’attaque à la « disparition de la culture du mérite ». D’après lui, les postes ne sont plus attribués en fonction des compétences, et les jeunes, faute d’opportunités, se tournent vers des activités plus « lucratives » : le folklore, les mouvements de soutien, les tournois de football, ou encore l’art délicat des louanges bien placées.

Il a appelé la jeunesse à un sursaut, à un retour aux valeurs du travail et de l’excellence. Une noble exhortation, certes. Mais à bien y regarder, qui a installé ce système où les courtisans prospèrent pendant que les compétents végètent ? Qui a fait du « folklore » un tremplin plus efficace que le diplôme ?

Une alerte… ou un rappel tardif ?

Kalémodou Yansané a conclu avec gravité : « Que les méritants soient nommés. Si on oublie la culture du mérite, les gens vont emprunter les métiers de facilité ou les métiers à risque. » Un message fort, mais qui laisse songeur. Cette prise de conscience soudaine intervient après des décennies où le mérite a souvent été relégué au second plan par ceux-là mêmes qui avaient le pouvoir d’en faire une norme.

Finalement, la jeunesse guinéenne prendra peut-être acte de cet appel. À condition qu’il ne soit pas une simple déclaration de plus, lancée dans un micro, avant que tout ne reprenne son cours habituel.

 

Laguinee.info

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