C’est un petit pays de la Corne de l’Afrique qui prend la tête de la Commission de l’Union africaine. Mahamoud Ali Youssouf, ministre des Affaires étrangères de Djibouti depuis près de vingt ans, a raflé la mise avec 33 voix sur 49. Une victoire nette, mais pas anodine. Derrière ce vote, c’est une bataille d’influence qui s’est jouée : le Maroc d’un côté, l’Algérie et l’Afrique du Sud de l’autre, chacun tentant d’imposer son poulain.

Le grand perdant ? Raila Odinga, le candidat kényan. Soutenu par des poids lourds du continent, il n’a pas fait le poids face au diplomate djiboutien. Une énième illustration de la guerre froide diplomatique qui divise l’Afrique.

João Lourenço, un médiateur qui cherche une issue

Si l’élection de Youssouf fait parler, celle de João Lourenço comme président tournant de l’UA relève de la formalité. L’Angolais prend les commandes pour un an, avec une mission déjà brûlante : tenter de stopper l’hémorragie dans l’Est de la RDC. Le M23, soutenu par le Rwanda, continue de semer le chaos, et malgré ses tentatives de médiation, Lourenço peine à imposer une solution. L’Union africaine peut-elle encore peser sur les conflits qui ravagent le continent ?

Des transitions qui s’éternisent, des sanctions qui s’émoussent

Pendant ce temps, la situation des pays en transition (Guinée, Mali, Burkina Faso, Niger, Gabon) reste en suspens. Suspendus de l’UA après leurs coups d’État successifs, ces États jouent la montre. Certains, comme le Mali et le Burkina Faso, claquent la porte de la CEDEAO et tissent de nouvelles alliances. L’Union africaine, elle, regarde. Impuissante ?

Entre influences rivales, conflits insolubles et coups d’État à répétition, cette 38ᵉ Assemblée générale pourrait bien accoucher d’un énième communiqué sans lendemain. Mahamoud Ali Youssouf aura du pain sur la planche. Reste à savoir s’il aura les coudées franches.

Laguinee.info