Une vaste fraude vient d’être mise au jour au Ghana. Près de 82.000 « noms fantômes » auraient été identifiés sur la liste des paies de l’Autorité du service national (ASN), soit près de la moitié du personnel déclaré. Face à cette situation, le président John Dramani Mahama a ordonné l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur cette affaire selon RFI.
Une anomalie révélée par un audit
Notre source rapporte que c’est une opération de régularisation des arriérés de paiement qui a permis de déceler l’ampleur de la supercherie. Alors que l’ASN annonçait employer 180.000 personnes, une inspection menée sous la nouvelle administration a révélé que seuls 98.000 salariés étaient réellement en poste.
L’enquête devra désormais établir qui sont les responsables de ces irrégularités et déterminer le montant exact des sommes indûment versées à ces « salariés fantômes ».
Un engagement présidentiel contre la corruption
Le président Mahama, revenu au pouvoir en janvier dernier, avait fait de la lutte contre la corruption une priorité de son mandat. Ce scandale vient illustrer l’ampleur du défi.
Dans un communiqué, la présidence a assuré que des mesures seraient prises pour identifier et sanctionner les auteurs de cette fraude. Pendant ce temps, le ministère des Finances a débloqué 226 millions de cedis ghanéens (environ 14 millions de dollars) afin de régulariser les paiements des 98.000 employés légitimes.
Le directeur général de l’ASN, Felix Gyambibi, a annoncé que ces derniers recevraient les sommes dues dans les prochains jours.
Un test pour l’administration Mahama
Cette affaire met à l’épreuve la capacité du gouvernement à restaurer la transparence dans la gestion des finances publiques. Si le président Mahama veut tenir sa promesse de campagne, il lui faudra non seulement sanctionner les coupables, mais aussi renforcer les mécanismes de contrôle pour éviter que de telles fraudes ne se reproduisent.
L’enquête en cours sera déterminante : révélera-t-elle des complicités au plus haut niveau ?
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