Dans une rencontre directe et sans complaisance avec la jeunesse de N’Zérékoré, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Keamou Bogola Haba, a lancé un appel pressant à l’action. Formation, lutte contre le chômage et abandon scolaire étaient au centre des discussions, lors d’un échange qui a mis en lumière les défis et opportunités pour les jeunes de la région.
Dès le début de son intervention, le ministre a souligné le rôle capital de la formation dans le développement socio-économique. « Cette priorité qu’est la formation doit être une priorité pour tous », a-t-il déclaré, rappelant que les acteurs locaux doivent s’impliquer pleinement. Il a critiqué les pratiques consistant à réduire certains cadres locaux à des rôles subalternes, ce qui, selon lui, empêche une véritable assistance aux jeunes.
Un appel à une mobilisation locale
Keamou Bogola Haba a particulièrement interpellé le Conseil National de la Jeunesse (CNJ) sur sa responsabilité. « Il est inconcevable que dans une région où les besoins en compétences sont cruciaux, des jeunes soient laissés sans formation. » Selon le ministre, une stratégie nationale a été mise en place pour garantir que les jeunes de moins de 25 ans soient scolarisés ou en apprentissage.
Il a souligné l’importance d’une mobilisation à tous les niveaux : « Dans chaque quartier, village ou sous-préfecture, si un jeune de moins de 25 ans n’est ni à l’école ni en apprentissage, c’est un problème. » Le ministre a insisté sur les conséquences à long terme d’un manque de préparation avant cet âge : « Après 25 ans, chacun veut se marier, avoir une moto ou construire. Mais si tu n’as rien fait avant, comment peux-tu y parvenir ? »
Le cri d’alarme sur les infrastructures
Au-delà des questions de formation, le ministre a dénoncé l’absence criante de maisons des jeunes dans la région de N’Zérékoré. Comparant la situation avec d’autres régions qui ont bénéficié des fêtes tournantes sous l’ancien régime, il a regretté que ces programmes n’aient laissé aucune trace tangible dans la région forestière.
Cependant, il a promis que sous sa direction, chaque préfecture serait dotée de maisons des jeunes fonctionnelles. Mais pour que ce projet aboutisse, il a appelé les jeunes à porter eux-mêmes ces revendications, arguant que « rien ne se fera sans une implication active de la jeunesse locale ».
Des promesses et des attentes
Cette rencontre a marqué un tournant dans le dialogue entre le ministère et la jeunesse de N’Zérékoré. Si les promesses du ministre sont porteuses d’espoir, elles mettent également en lumière le besoin urgent d’actions concrètes et d’un engagement collectif pour relever les nombreux défis auxquels fait face la région.
La balle est désormais dans le camp des jeunes, appelés à devenir des acteurs majeurs de leur propre développement.
Laguinee.info