Les valises sont prêtes et les moteurs chauffent. Ce mercredi 5 février 2025, l’équipe gouvernementale, sous la houlette du Premier ministre Bah Oury, entame une nouvelle « immersion » d’un mois à l’intérieur du pays, sur instruction du président de la transition, le général Mamadi Doumbouya. Officiellement, il s’agit de rapprocher les décideurs des réalités locales. Mais derrière les sourires et les discours, les critiques pleuvent déjà.
Une immersion sous le feu des projecteurs
Pour Souleymane Souza Konaté, porte-parole de l’ANAD et conseiller communication de Cellou Dalein Diallo, cette initiative est tout sauf une priorité :
« Trois ans après le coup d’État, le gouvernement s’enlise dans une deuxième immersion à l’intérieur du pays, une mascarade de plus financée par l’argent du contribuable. Les mêmes problèmes persistent et s’aggravent : chômage, pauvreté, coût de la vie exorbitant, et 32 000 jeunes désespérés qui ont fui la Guinée. Pendant ce temps, le gouvernement viole la Charte de la transition en préparant une candidature illégale, au lieu de restaurer la démocratie. »
Un réquisitoire cinglant qui met à nu les attentes non comblées de cette transition. L’immersion, pourtant vantée par le gouvernement comme un exercice de transparence et de pragmatisme, est accusée de servir d’écran de fumée, masquant un échec chronique à résoudre les maux criants du pays.
Une vieille recette remise au goût du jour
Ce n’est pas une première pour le CNRD. Les ministres, contrats de performance en poche et lettres de mission signées, partent une nouvelle fois à l’assaut des villages. L’objectif ? Livrer des résultats concrets en 2025. Mais concrètement, les fruits de la première immersion tardent à convaincre.
Alors, immersion salvatrice ou énième promenade aux frais des contribuables ? La Guinée observe, attend et, surtout, commente.
Laguinee.info