jeudi, février 27, 2025
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Report des élections : l’ANAD démonte les arguments de Ousmane Gaoual Diallo

À LIRE AUSSI

spot_img

Les récentes déclarations du ministre Ousmane Gaoual Diallo, qui évoquent l’impossibilité d’organiser toutes les élections en 2025, ont de quoi faire frémir. En remettant en cause la faisabilité du processus électoral pour l’année à venir, le ministre semble semer la confusion tout en alimentant une méfiance grandissante.

Cette déclaration intervient dans un contexte où les incertitudes politiques ne cessent de se multiplier et où la Guinée peine à surmonter les problèmes institutionnels qui la minent depuis des années.

L’ANAD, qui n’a pas tardé à réagir, dénonce ce qu’elle qualifie de manœuvres dilatoires et de tergiversations. Dans une déclaration percutante, Souleymane Souza Konaté, président de la Commission Communication de l’ANAD et conseiller chargé de la communication de Cellou Dalein Diallo, a tenu à rappeler les engagements pris par le chef de la junte. Il a affirmé : « L’argument d’un report des élections pour des raisons techniques est infondé. » Cette affirmation met en lumière la question centrale de la transition : pourquoi ces reports et quelles en sont les véritables raisons ?

M.Konaté poursuit en rappelant que le fichier électoral existe déjà, et que « ce fichier électoral a déjà été élaboré avec l’appui de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il a servi aux scrutins précédents et pourrait simplement être mis à jour en retirant les électeurs décédés et en intégrant les citoyens ayant atteint l’âge de voter. » La solution est simple et ne justifie pas un retard, souligne-t-il. « Il suffit de mettre à jour le fichier et les élections peuvent se tenir dans les délais. »

Quant au RAVEC (Registre des actifs et vérifiés des électeurs citoyens), bien qu’utile pour moderniser l’état civil en Guinée, Konaté insiste : « Il ne peut en aucun cas constituer la base du fichier électoral ni justifier un report des élections au-delà du délai imparti. » L’ANAD se montre donc particulièrement critique à l’égard de cette initiative qui, selon eux, ne devrait pas être utilisée pour retarder les échéances électorales.

La Guinée, poursuit Konaté, n’appartient à personne. « Il est impératif de mettre un terme aux manœuvres dilatoires qui compromettent l’avenir démocratique du pays. » Il ajoute : « La Guinée n’appartient à personne, et nul ne détient un titre foncier sur cette nation. Il est temps de cesser la diversion, de mettre fin aux tergiversations et de permettre aux Guinéens d’élire des représentants légitimes capables d’agir en leur nom. » Le message est clair : il est essentiel d’avancer sans plus de délais pour donner à la population ce qu’elle attend : un processus démocratique fiable et transparent.

Souleymane Souza Konaté poursuit : « Certains postes de responsabilité exigent un minimum de rigueur et de sérieux, et il est inacceptable d’y entendre des déclarations incohérentes. » Il dénonce ici les contradictions flagrantes dans la gestion du processus électoral, pointant l’absence de logique et de cohérence dans les discours des autorités.

Pire encore, la volonté affichée de privilégier l’élection présidentielle au détriment des autres scrutins est un autre signe inquiétant de la centralisation du pouvoir. Konaté insiste : « La volonté affichée de privilégier l’élection présidentielle au détriment des autres scrutins risque de déséquilibrer les institutions en concentrant le pouvoir entre les mains d’un seul homme, au mépris du principe de séparation des pouvoirs. » Cette démarche, poursuit-il, « met en péril l’équilibre institutionnel et risque de nuire à la stabilité de la Guinée à long terme. »

En se tournant vers les expériences des pays voisins, Konaté rappelle que « comme l’ont démontré nos voisins, il est tout à fait possible de s’accorder sur les conditions et les modalités d’organisation d’élections générales. » Il souligne donc la possibilité d’un consensus autour d’un processus électoral global, rappelant que la Guinée pourrait tirer parti des exemples de ses voisins pour organiser des élections transparentes et équitables.

Les forces vives du pays, qui avaient déjà exprimé des réserves sur la transparence du processus électoral, voient aujourd’hui leurs craintes se confirmer. « L’ANAD et les forces vives de Guinée, qui avaient déjà exprimé leurs doutes quant à la transparence du processus électoral, voient aujourd’hui leurs inquiétudes confirmées. »

L’ANAD se montre donc de plus en plus critique à l’égard de ce processus, qu’elle considère désormais comme une tentative de manipulation politique.

La Guinée mérite mieux que des promesses non tenues et des discours sans lendemain. La transition doit se traduire par un retour à l’ordre constitutionnel, sans retard ni détour. Mais ce retour doit se faire dans le respect des engagements pris et en toute transparence. La Guinée a assez souffert des conflits liés à des élections mal organisées. Il est grand temps de tourner la page et de permettre aux Guinéens d’élire des représentants légitimes, capables de porter leur voix avec sérieux et rigueur.

 

Laguinee.info

spot_img
- Advertisement -
spot_img
spot_img

ECHO DE NOS RÉGIONS