Durant des heures, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux s’est entretenu ce mercredi, 21 avril 2021 avec les membres de la chambre nationale des huissiers de justice de Guinée. Au menu, la grève de ces huissiers et des avocats. Plusieurs pistes de solutions ont été discutées. L’objectif vise à trouver un consensus entre le département de la justice et les grévistes, rapporte une journaliste de Laguinee.info qui était sur place.
L’effet de la grève se fait déjà sentir dans les différents tribunaux du pays. Alors, le ministre de tutelle a jugé nécessaire d’aller à la négociation avec les auteurs.
« J’ai estimé qu’il était de mon devoir de venir à la source pour échanger avec la chambre nationale, pour accéder aux vrais informations(…..). Les discutions sont en cours, au-delà des questions de revendication posées, pour aplanir les divergences de vue dans le cadre d’un large réseau de discussion de concertation pour pouvoir trouver le compromis qu’il faut pour la reprise active des activités. J’ai échangé avec le barreau, avec la chambre nationale des huissiers, et chaque circuit, chaque ordre professionnel va tirer les conclusions des échanges effectués avec le garde des sceaux. Et puis très rapidement nous allons nous retrouver dans un cadre de concertation pour définir les nouvelles lignes d’orientation et permettre une reprise rapide des activités. C’est ce qu’a filtré de ces échanges. Il ne s’agit pas d’aller en catimini à la reprise des activités. Les ordres professionnels, les cours et tribunaux sont indivisibles et notre souci c’est de discuter en profondeur des problèmes posés pour trouver des solutions d’ensemble. En plus reprendre les activités dans un cadre normal pour fortifier davantage les activités dans les cours et tribunaux. Mais je ne suis pas venu pour faire un lobi et demander aux huissiers, aux avocats de reprendre dès demain. Ce serait l’idéal mais j’ai suggéré que l’on se retrouve dans un vaste cadre de concertation pour aborder toutes les questions et nous orienter dans la même direction. C’est ça notre souci aujourd’hui » a dit Me Mory Doumbouya, ministre de la justice.
S’il est bien vrai que l’huissier est ce maillon indispensable pour le fonctionnement des affaires judiciaires d’un pays, le président de la chambre nationale des huissiers de justice de Guinée, maître Camara Sory Daouda, dit alors ne pas comprendre cette déclaration du procureur : « Nous déclarons avoir reçu l’instruction de la plus haute autorité du pays à ne plus délivrer les réquisitions dans le cadre des exécutions relatives aux affaires d’expulsion et de déguerpissement ».
Poursuivant, maître Camara Sory Daouda a apprécié l’attitude du ministre de la justice pendant les discussions.
« Par rapport ce qui nous concerne, il s’est montré plutôt démocrate et d’aucuns aurait pensé que le ministre aurait demandé aux huissiers sans solution aucune de reprendre nos activités. Tel n’a pas été le cas. Il nous a donnés raison. Il a dénoncé la défaillance du parquet. Le parquet aurait dû éviter ce mouvement. Nous avons mené des démarches des mois durant. Si le parquet avait su prendre des dispositions, on aurait pu ne pas aller à ce débrayage. C’est cette défaillance que lui, il a su prendre ses responsabilités. Donc en ce qui nous concerne, le ministre a su nous donner raison. Il nous a invité à un cadre de concertation pour débattre de l’ensemble des problèmes. , Mais ne nous oblige pas à reprendre nos activités parce qu’il est convaincu qu’aucune solutions n’est encore trouvée. Nous observerons ce débrayage autant de fois que ça durera pour le temps que ça mettra si les problèmes auxquels nous sommes confrontés ne trouvent pas solution. Ce mot d’ordre de débrayage durera aussi longtemps », a-t-il prévenu.
Maké Fofana pour Laguinée.info