Au terme d’un procès de dix jours, rapporte l’agence Anadolu, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) du Bénin a rendu son verdict ce jeudi. Trois personnalités influentes, Olivier Boko, Oswald Homéky et Rock Niéri, ont été condamnées à 20 ans de prison pour leur implication dans une tentative de coup d’État survenue dans la nuit du 23 au 24 septembre 2024.
Des condamnations lourdes
Les accusés, reconnus coupables de complot contre l’autorité de l’État et de corruption d’agents publics, devront également s’acquitter d’une amende individuelle de 4,5 milliards de francs CFA (7,151 millions de dollars). En outre, ils ont été condamnés à payer solidairement 60 milliards de francs CFA (près de 95,363 millions de dollars) en guise de dommages pour le préjudice causé à l’État béninois.
Parmi les condamnés figure Olivier Boko, homme d’affaires influent et proche ami du président Patrice Talon. À ses côtés, Oswald Homéky, ancien ministre des Sports sous Talon, et Rock Niéri, beau-frère de Boko. Si Boko et Homéky étaient présents au procès, Rock Niéri a été jugé par contumace. La cour a émis un mandat d’arrêt à son encontre.
Arrestations et éléments accablants
L’affaire avait éclaté lorsque Olivier Boko fut arrêté, à la surprise générale, suivi de l’arrestation de son confident, Oswald Homéky, à son domicile de Cotonou. Lors d’une perquisition, une somme de 1,5 milliard de francs CFA (environ 2,348 millions de dollars) fut découverte chez l’ancien ministre. Selon le procureur spécial de la Criet, Elon’m Mario Metonou, cet argent était destiné au colonel Djimon Dieudonné Tévoédjrè, chef de sécurité du président Talon, pour l’exécution du putsch.
Cependant, Tévoédjrè, par loyauté envers la République, avait informé le président Talon de ce projet, jouant ainsi un rôle clé dans la neutralisation de cette tentative.
Des acquittements prononcés
Outre les condamnations, le procès a également conduit à des acquittements. Corneille Gbaguidi Ahotognon, qui comparaissait libre, a été exonéré de toute implication dans le putsch. Le comptable Crépin Adjibekoun N’gbekinho a été acquitté au bénéfice du doute, tout comme Ganiou Sanoussi, chauffeur d’Oswald Homéky, accusé de falsification d’immatriculation.
Un procès sous haute tension
Très suivi par l’opinion publique, ce procès marque un tournant dans la lutte contre les tentatives de déstabilisation au Bénin. Les parties disposent désormais de deux semaines pour interjeter appel.
Avec cette affaire, la Criet réaffirme son rôle de rempart contre les infractions graves, tandis que le Bénin se remet peu à peu des secousses politiques causées par cet événement inédit.
Laguinee.info