La récente interdiction du site www.depecheguinee.com par la Haute Autorité de la Communication (HAC) continue de faire des vagues. Alors que l’organe de régulation invoque des « propos incitant à l’insurrection et au trouble à l’ordre public » pour justifier sa décision, l’administrateur du site, Abdoul Latif Diallo, ne semble pas prêt à se laisser museler.
Dans une réaction publiée sur sa page Facebook, il affirme que cette interdiction ne l’empêchera pas de s’exprimer et qu’il poursuivra ses publications en ligne. « Je continuerai à dénoncer sur ma page Facebook », a-t-il déclaré, manifestant ainsi sa volonté de contourner les restrictions imposées par la HAC.
Une interdiction qui pose question
Si la HAC s’appuie sur les lois en vigueur pour interdire le site, cette décision relance le débat sur la liberté de la presse en Guinée. Dépêche Guinée avait déjà été suspendu en janvier 2024 pour neuf mois en raison de « manquements professionnels ». Cette fois-ci, la mesure est plus radicale : une interdiction pure et simple, qui pourrait être perçue comme un signal fort à l’ensemble de la presse en ligne.
Toutefois, la capacité des autorités à réellement contrôler les contenus numériques reste à prouver. À l’ère des réseaux sociaux, où l’information circule sans frontières, l’interdiction d’un site suffit-elle à faire taire une voix dissidente ?
Un bras de fer en perspective ?
Avec cette nouvelle décision, la HAC semble vouloir affirmer son autorité face aux médias numériques, mais la réaction d’Abdoul Latif Diallo laisse entrevoir un bras de fer. L’administrateur de Dépêche Guinée compte visiblement exploiter d’autres canaux pour continuer ses activités, posant ainsi la question de l’efficacité de la régulation face à la résilience numérique.
En attendant, cette affaire vient rappeler l’épineuse question de l’équilibre entre régulation des médias et respect du droit à l’information dans un contexte de transition politique.
Laguinee.info