jeudi, janvier 30, 2025
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Coopération RDC-Rwanda : Kinshasa claque la porte, Kigali dans le viseur

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Kinshasa vient de franchir un cap décisif dans l’escalade diplomatique avec son voisin de l’Est. Après des années de tensions exacerbées par les accusations de soutien rwandais aux rebelles du M23, la République démocratique du Congo (RDC) a décidé de couper tous les ponts avec Kigali. Désormais, plus de coopération, plus d’ambassade, plus rien, rapporte l’agence Anadolu.

Selon notre source, la ministre congolaise des Affaires étrangères a adressé une note verbale aux autorités rwandaises, exigeant la fermeture de leur ambassade à Kinshasa sous 48 heures. Une mesure radicale qui, selon les autorités congolaises, est la réponse à l’agression persistante du Rwanda à travers le M23, un groupe rebelle qui continue de semer le chaos dans le Nord-Kivu.

Une escalade militaire sans précédent

Sur le terrain, précise la même source, la situation s’est détériorée à une vitesse fulgurante. En l’espace de deux jours, six casques bleus et sept soldats sud-africains des forces de la SADC ont perdu la vie dans des affrontements avec les rebelles. Le général-major Peter Cirimwami, gouverneur militaire du Nord-Kivu, a été tué lors d’une visite sur la ligne de front, à quelques kilomètres seulement de Goma. « Il a été abattu par des snipers rwandais », a accusé le porte-parole de l’armée congolaise, le général Sylvain Ekenge.

Le M23, quant à lui, ne cache plus ses intentions. Dans une déclaration glaçante, le groupe rebelle a affirmé vouloir marcher sur Goma, menaçant directement plus de deux millions d’habitants. L’ONU, consciente de l’ampleur du danger, a ordonné la relocalisation temporaire de son personnel non essentiel, tout en maintenant ses opérations humanitaires cruciales.

Silence de Kigali, indignation de Kinshasa

Alors que Kigali n’a pas encore réagi officiellement à la rupture annoncée, les propos du ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Jean Patrick Nduhungirehe, lors d’une récente interview à Africa 24, laissent présager une réponse musclée. Il a dénoncé une “obsession de changement de régime” de la part du président congolais Félix Tshisekedi, tout en rejetant les accusations de soutien au M23.

Pourtant, du côté de Kinshasa, la conviction est inébranlable : le Rwanda manipule la rébellion pour déstabiliser l’Est congolais. Cette position est renforcée par les pertes humaines et les déplacements massifs de populations. L’ONU chiffre déjà à plus de 600 000 le nombre de déplacés internes, un drame humanitaire qui s’aggrave de jour en jour.

La communauté internationale sur le pied de guerre

Face à cette situation explosive, le Conseil de sécurité de l’ONU a convoqué une réunion d’urgence pour tenter d’apporter des solutions. De son côté, l’Union africaine appelle à une cessation immédiate des hostilités, mais sur le terrain, les armes parlent plus fort que les diplomates.

Alors que le M23 avance inexorablement, Kinshasa semble déterminée à en découdre une bonne fois pour toutes, quitte à plonger la région dans un conflit encore plus destructeur. Une chose est sûre : la rupture avec Kigali n’est que la partie visible d’une guerre aux ramifications profondes et aux conséquences incertaines.

 

Laguinee.info

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