Ce lundi 20 janvier 2025, la chambre de jugement de la CRIEF a été le théâtre des réquisitions et plaidoiries dans l’affaire Kassory Fofana. L’ancien Premier ministre, accusé de détournement de fonds publics, joue gros : cinq ans de prison sont requis contre lui.

D’entrée de jeu, la partie civile n’a pas mâché ses mots. Selon elle, l’ancien chef du gouvernement aurait soustrait 15 milliards de francs guinéens destinés à la MAMRI, une structure relevant directement de la Primature. Mieux encore, elle soutient que plusieurs sommes non justifiées ont été retrouvées sur ses comptes bancaires après sa nomination. Les chiffres sont éloquents : 902 647 dollars, 906 613 euros et 1 milliard 15 millions 848 992 GNF. Des montants que, visiblement, l’intéressé aurait du mal à expliquer.

Face à ces révélations, la partie civile ne s’est pas contentée de simples accusations. Elle a exhorté le tribunal à faire de cette affaire un cas d’école pour dissuader toute velléité de détournement futur. Elle demande la condamnation de M. Fofana à rembourser l’intégralité des 15 milliards GNF, à verser 5 milliards GNF de dommages et intérêts et à subir la saisie de tous ses biens. L’agent judiciaire de l’État, dans un bel élan de solidarité, a emboîté le pas.

De son côté, le ministère public n’a pas oublié de pointer du doigt l’absence persistante du prévenu aux audiences. Malgré son état de santé évoqué par sa défense, le procureur estime qu’il aurait pu comparaître, comme l’ont fait d’autres personnalités. Dans son réquisitoire, il a demandé la condamnation de l’ancien Premier ministre à 5 ans de prison, une amende de 5 milliards GNF et la saisie de ses biens.

L’affaire est désormais mise en délibéré. Le verdict est attendu le 13 février prochain. D’ici là, la justice guinéenne est face à son destin, entre volonté de fermeté et prudence politique.

Laguinee.info