La scène politique guinéenne ne manque pas de rebondissements, et le Conseil National de la Transition (CNT) en est, une fois de plus, le théâtre. Depuis cinq jours, une injonction claire a été adressée aux représentants du RPG Arc-en-ciel, de l’UFR et de l’UFDG : Ahmed Tidiane Sylla, Fadja Baldé et Sayon Mara doivent plier bagages et quitter le CNT. Pourtant, ces conseillers semblent plus adeptes de la lenteur stratégique que de l’urgence militante.
Un tango politique qui agace
Les partis d’origine des trois conseillers n’ont pas caché leur exaspération. Des appels pressants et des ultimatums déguisés en plaidoyers se multiplient. Marc Yombouno, haut cadre du RPG Arc-en-ciel, l’a résumé avec une candeur presque tranchante :
« Ce n’est pas une question d’argent. Si celui qui t’a envoyé te demande de revenir, tu dois revenir au nom de la dignité, la loyauté, la fidélité et la responsabilité. Tu n’as même pas à réfléchir. »
Chez les militants, on s’échauffe. Les réunions de crise se succèdent. À l’UFDG, Kalémoudou Yansané appelle à la « preuve d’élégance » et à un retour symbolique pour fermer la parenthèse CNT. À l’UFR, le mot d’ordre est clair : « Jetez l’éponge ! »
Démission ou déshonneur ?
Derrière les mots feutrés se cache une bataille d’influences. Si les partis politiques dénoncent la « présence incohérente » de leurs représentants au CNT, les conseillers, eux, restent étrangement silencieux. Une résistance passive qui ne manque pas de piquer au vif leurs formations d’origine.
Edouard Zotomou Kpoghomou, vice-président de l’ANAD, a mis les pieds dans le plat : « Quand vous ne reconnaissez pas une institution, vous ne pouvez pas continuer à y siéger… C’est une question de cohérence. »
Le silence des concernés
Mais qu’en disent Tidiane Sylla, Fadja Baldé et Sayon Mara ? Pas grand-chose, pour le moment. Leur mutisme alimente toutes les spéculations. Jouent-ils la montre pour éviter une confrontation directe ? Ou espèrent-ils secrètement un compromis politique ?
Un embarras public pour les partis
Ce qui devait être un simple rappel à l’ordre prend des allures de feuilleton politique. Les trois conseillers, désormais pris en étau, symbolisent une question plus large : jusqu’où va la fidélité politique quand les intérêts individuels se heurtent aux injonctions collectives ?
En attendant, le CNT est devenu un ring où dignité et calculs politiques s’affrontent. La prochaine réunion des partis promet d’être électrique. Y aura-t-il des applaudissements pour accueillir les « enfants prodigues » ? Ou les absents feront-ils mentir l’histoire ?
Affaire à suivre…
Laguinee.info