dimanche, janvier 19, 2025
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Le Togo lorgne l’AES: décision stratégique ou pari risqué ?

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Le Togo semble vouloir franchir un pas décisif en rejoignant l’Alliance des États du Sahel (AES), ce regroupement politico-militaire qui unit désormais le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Cette annonce, faite par le ministre des Affaires étrangères togolais, Robert Dussey, a immédiatement fait grand bruit dans les milieux diplomatiques et au-delà.

« C’est la décision du président de la République », a affirmé Robert Dussey, cité par Jeune Afrique. Plus encore, le ministre assure que cette démarche bénéficierait d’un large soutien populaire. « Demandez aux populations togolaises si le Togo veut entrer dans l’AES, vous verrez leur réponse. Je vous dirai qu’elles vous diront oui », a-t-il insisté avec conviction.

Un choix politique dans un contexte sensible

L’AES, fondée par trois pays sahéliens dirigés par des régimes militaires, affiche une posture de défi vis-à-vis des institutions traditionnelles comme la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En janvier 2024, ces États ont annoncé leur départ prochain de la CEDEAO, prévue pour le 29 janvier, accusant l’organisation d’être instrumentalisée par l’ancienne puissance coloniale française.

Si le Togo intègre cette alliance, cela marquerait un tournant significatif dans sa politique étrangère, rompant avec une posture jusque-là plus neutre et diplomatique au sein de la sous-région.

Un pari aux multiples implications

En rejoignant l’AES, le Togo pourrait se positionner comme un acteur de premier plan dans une nouvelle dynamique régionale, mais à quel prix ? La CEDEAO, bien qu’imparfaite, reste un pilier du commerce et de la coopération sous-régionale. Quitter cette organisation – ou du moins s’associer à ses adversaires – pourrait entraîner des conséquences économiques et diplomatiques lourdes pour Lomé.

Les Togolais partagent-ils vraiment cet engouement pour l’AES, comme le soutient Robert Dussey ? Rien n’est moins sûr, tant les implications de ce choix pourraient exacerber les tensions dans un contexte régional déjà complexe.

Pour l’heure, le Togo semble jouer une carte audacieuse. Mais, comme tout bon joueur de poker, il devra s’assurer que ses atouts ne se transforment pas en un dangereux bluff. Affaire à suivre.

Laguinee.info

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