samedi, janvier 18, 2025
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«Notre appareil judiciaire est devenu le mal pour le peuple de Guinée »

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Souleymane Souza Konaté, président de la Commission Communication de l’ANAD et conseiller en communication de Cellou Dalein Diallo, ne mâche pas ses mots. Lors d’une intervention ce jeudi sur les ondes de Nostalgie Guinée, il a livré un réquisitoire sévère contre la justice guinéenne, qu’il accuse d’être un « outil au service de l’exécutif ».

Cette sortie intervient après l’arrestation et la mise sous mandat de dépôt de plusieurs responsables de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), à la veille de la manifestation des Forces Vives de Guinée du 6 janvier dernier. Ces responsables, encore incarcérés à la maison centrale, ignorent toujours les motifs précis de leur détention.

Des arrestations « fantômes »?

M.Konaté a dénoncé une série de pratiques qu’il qualifie d’« injustes et arbitraires ». « Les gens ont été arrêtés la veille de la manifestation, on ne sait pas ce qu’on leur reproche. Ils ont passé trois jours à la gendarmerie avant d’être automatiquement placés sous mandat de dépôt par le procureur du TPI de Dixinn, sans explications », a-t-il déploré.

La boussole a-t-elle perdu le nord?

Pour l’acteurpolitique, la justice guinéenne ne joue plus son rôle d’arbitre neutre. « Là où la justice devrait être la solution, c’est là qu’elle devient le véritable problème », a-t-il déclaré avec une pointe d’amertume. Selon lui, l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire compromet non seulement la paix, mais aussi l’unité nationale.

Il n’a pas manqué d’interpeller ceux qui, le 5 septembre 2021, avaient promis que « la justice serait la boussole » de la transition. « Aujourd’hui, ils doivent baisser la tête. Notre appareil judiciaire est devenu le mal pour le peuple de Guinée », a-t-il fustigé.

Un cri dans le désert ?

Cette dénonciation, bien que pertinente, ne fait que s’ajouter à une longue liste de critiques contre un système judiciaire souvent perçu comme inféodé au pouvoir en place. Mais dans un contexte où la moindre voix dissonante semble vouée à l’étouffement, les propos de Konaté pourraient bien résonner comme un cri dans le désert.

La justice guinéenne peut-elle réellement se « réveiller », comme l’appelle de ses vœux Konaté, ou continuera-t-elle à être, pour reprendre ses mots, « le mal pour le peuple » ? Une question qui, à elle seule, pourrait suffire à remplir les bancs d’un tribunal… si seulement la justice était au rendez-vous.

 

Laguinee.info

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