La diplomatie ouest-africaine vient de se heurter à un scandale aux effluves poudreux. Le 13 janvier 2025, un véhicule estampillé de l’ambassade de Sierra Leone en Guinée a été intercepté à Conakry, transportant, selon les autorités guinéennes, sept valises de cocaïne et 2 000 dollars en espèces. Un incident qui a immédiatement conduit Freetown à rappeler son ambassadeur, Almamy Bangura, pour des « éclaircissements urgents ».
Quand la diplomatie tourne au polar
Dans un communiqué publié ce 16 janvier, le gouvernement sierra-léonais a confirmé les faits et annoncé l’ouverture d’une enquête approfondie. « Le conducteur et un autre occupant du véhicule sont détenus, soupçonnés de possession de substances prohibées« , peut-on lire. Loin d’ignorer la gravité de la situation, Freetown a promis que toute personne impliquée répondra de ses actes « selon la rigueur des lois nationales et internationales ».
Pendant ce temps, le gouvernement guinéen, en parfait adepte du silence radio, n’a émis aucune réaction officielle. Ce mutisme suscite interrogations et spéculations, surtout lorsque l’affaire implique un partenaire régional clé.
Un ambassadeur hors de soupçons, pour l’instant
Alhaji Musa Timothy Kabba, ministre sierra-léonais des Affaires étrangères, a précisé lors d’une conférence de presse que l’ambassadeur Bangura n’était ni dans le véhicule incriminé ni en état d’arrestation. « Rien ne prouve son implication dans ce trafic », a-t-il martelé, tentant de sauver l’honneur de son pays dans cette affaire aux relents explosifs.
Des valises de cocaïne et une diplomatie sur la sellette
Cette affaire met en lumière une réalité troublante : l’usage présumé des immunités diplomatiques pour couvrir des activités criminelles. Si les faits sont avérés, ce serait un coup dur pour les relations entre Conakry et Freetown, mais aussi pour l’intégrité des représentations diplomatiques en Afrique de l’Ouest.
En attendant les résultats des enquêtes conjointes, les deux pays doivent désormais naviguer entre le tumulte des scandales et la nécessité de préserver leur coopération bilatérale. Mais une chose est sûre : ces sept valises de la honte continueront de hanter bien des corridors diplomatiques.