Lors du Congrès mondial contre les disparitions forcées, tenu à Genève, Ibrahima Diallo, membre influent du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), a pris la parole pour dénoncer les abus commis par la junte militaire au pouvoir en Guinée depuis 2021. Dans une intervention poignante, il a appelé la communauté internationale à soutenir les victimes et à exiger justice pour les disparus.
Une situation alarmante en Guinée
Dès le début de son discours, Ibrahima Diallo a dressé un tableau sombre de la gouvernance en Guinée. Depuis son indépendance en 1958, le pays a été marqué par des alternances entre régimes civils et militaires, sans jamais parvenir à établir une véritable justice indépendante. « Cette problématique est à l’origine des frustrations, de la mauvaise gouvernance et des conflits socio-politiques », a-t-il souligné.
Avec l’arrivée de la junte militaire en 2021, la situation s’est aggravée. Des disparitions forcées, pratiques jusque-là rares, sont désormais signalées. Diallo a évoqué des cas récents, notamment celui de ses compagnons de lutte, Oumar Sylla (alias Fonikè Manguè) et Mamadou Billo Bah, disparus depuis le 9 juillet 2024.
Des victimes d’un engagement pour la démocratie
Fonikè Manguè, Billo Bah, le journaliste Marouane Camara, et le citoyen Sadou Nimagan ont tous été enlevés pour avoir exprimé pacifiquement leur opposition à la gestion militaire et plaidé pour un retour à l’ordre constitutionnel. « Leur seul crime est d’avoir servi leur patrie », a affirmé Diallo avec émotion.
Pire encore, la réponse des autorités guinéennes aux familles des disparus a choqué par son cynisme : « Les adultes ont le droit de disparaître. » Une déclaration perçue comme une justification implicite de ces disparitions forcées et une preuve supplémentaire de l’impunité qui règne dans le pays.
Un appel à l’action internationale
Face à cette situation, Ibrahima Diallo a appelé la communauté internationale à ne pas fermer les yeux. « Nous ne baisserons pas les bras. Nous continuerons à dénoncer, en Guinée et ailleurs, la responsabilité de la junte militaire », a-t-il déclaré, tout en exprimant sa solidarité envers les familles des disparus du monde entier.
Le Congrès mondial contre les disparitions forcées, qui a réuni plus de 700 délégués venus de divers pays, offre une plateforme essentielle pour attirer l’attention sur ces crimes et exiger des réponses.
Les hashtags comme cri de ralliement Ces appels à la libération des disparus visent à amplifier la pression sur les autorités guinéennes et à sensibiliser l’opinion internationale.
En élevant la voix sur cette scène mondiale, le FNDC espère que la lumière sera faite sur les disparitions forcées en Guinée et que justice sera rendue.
Laguinee.info