samedi, janvier 11, 2025
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Mamadou Thug s’adresse à la justice guinéenne : «cessez de criminaliser les opinions divergentes et les pensées critiques»

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La condamnation d’Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), continue de susciter des réactions. Mamadou Thug, Conseiller au Conseil National de la Transition (CNT), a pris position dans une déclaration où il dénonce une « injustice flagrante » et appelle au respect des droits fondamentaux.

Aliou Bah a été condamné par le Tribunal de Première Instance de Kaloum pour « offense et diffamation envers le chef de l’État », sur la base de l’article 659 du Code pénal, ainsi que des articles 3 et 4 de la loi n°010 du 4 juin 2015, et des articles 28 et 29 de la loi sur la cyber-sécurité et la protection des données personnelles.

Selon Mamadou Thug, « les fondements juridiques avancés pour ces poursuites incluent l’article 659 du Code pénal, ainsi que les articles 3 et 4 de la loi n°010 du 4 juin 2015, et les articles 28 et 29 de la loi relative à la cyber-sécurité et à la protection des données à caractère personnel. Cette situation soulève des questions profondes, tant sur le plan juridique que sur celui du respect des droits et libertés fondamentaux. Selon de nombreux juristes, aucune disposition légale de nos textes ne prévoit une telle infraction. Dès lors, infliger une peine aussi lourde pour un acte qui n’est pas encadré par nos lois met en lumière les lacunes et dysfonctionnements de notre système judiciaire. »

Pour Mamadou Thug, la transition actuelle devrait permettre une refondation institutionnelle. « La transition actuelle en Guinée devrait constituer une opportunité de refondation et de rectification institutionnelle. Hélas, la recrudescence des arrestations arbitraires et des actes de violence envers les citoyens engagés affaiblit considérablement notre processus démocratique. La détention prolongée, voire la disparition, de figures telles que Foniké Mengué, Bilo Bah ou encore Marouane en sont des illustrations tragiques. »

Le conseiller national appelle à protéger les libertés fondamentales : « J’en appelle solennellement à la justice : cessez de criminaliser les opinions divergentes et les pensées critiques. La liberté d’expression n’est pas un crime, mais une richesse pour une nation aspirant à la démocratie et à la stabilité. »

Mamadou Thug a également exprimé son soutien à Aliou Bah et aux autres personnes détenues dans des circonstances similaires. « En ma qualité de conseiller national et défenseur des valeurs républicaines, je ressens un devoir impérieux de m’exprimer face à l’injustice flagrante dont est victime M. Aliou Bah, président du parti Model. […] Je renouvelle mon soutien à Aliou Bah et à toutes celles et ceux qui, aujourd’hui, subissent l’injustice pour avoir eu le courage de défendre leurs convictions. L’histoire se souviendra de celles et ceux qui se sont levés pour protéger la vérité et la justice. »

Dans un plaidoyer final, il rappelle l’importance de construire un environnement propice à l’échange pacifique d’idées : « En tant qu’acteurs de cette transition, notre responsabilité collective est de bâtir un environnement où les idées peuvent s’exprimer et s’affronter dans un cadre pacifique et constructif, et non par le biais de la répression. Le respect des droits humains et de la justice ne sont pas des options : ils sont les piliers essentiels d’une Guinée unie, juste et prospère. »

L’appel de Mamadou Thug s’inscrit dans un contexte marqué par des tensions croissantes entre les défenseurs des libertés et les autorités judiciaires.

 

 

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