jeudi, janvier 9, 2025
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800 milliards évaporés : le scandale qui secoue la Direction générale des Impôts

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C’est une affaire qui dépasse l’entendement. Une pénalité de 800 milliards de francs guinéens, imposée à une entreprise minière pour manquement fiscal, s’est mystérieusement réduite à seulement 500 millions GNF. Derrière ce tour de magie comptable, un seul nom revient : celui de Mory Camara, Directeur Général des Impôts, aujourd’hui en garde à vue. Ce scandale, digne des plus sombres récits de corruption, expose une gestion administrative où les règles semblent pliées au bon vouloir des puissants.

Le dégrèvement de la honte

À l’origine, les inspecteurs fiscaux avaient épinglé une entreprise minière pour irrégularités dans sa déclaration d’impôts, estimant les pénalités à 800 milliards GNF. Mais cette somme astronomique a été réduite à 500 millions GNF par Mory Camara, sans que les inspecteurs, à l’origine de l’enquête, n’aient été consultés.

« Le problème, c’est qu’il y a une entreprise minière qui a été taxée à hauteur de 800 milliards de francs guinéens qu’elle devait payer à l’État. Il s’agit des pénalités liées au manquement dans la déclaration d’impôts de ladite entreprise. Mais par après, le directeur général des impôts aurait dégrevé les 800 milliards à hauteur de 500 millions GNF sans l’implication des inspecteurs qui avaient fait la mission de contrôle sur le terrain. C’est donc cette affaire qui a fuité », rapporte Africaguinee.com citant une source proche de l’enquête.

La méthode utilisée pour opérer ce dégrèvement est, pour le moins, suspecte. « Vous vous imaginez : de 800 milliards, on descend à 500 millions. Il y a donc anguille sous roche. C’est ce problème-là qui a fuité », insiste notre interlocuteur.

Des explications bancales?

Convoqué par la Direction Générale des Investigations de la gendarmerie nationale, Mory Camara a tenté de se défendre en accusant les inspecteurs de manquements. Mais son témoignage oral, déjà enregistré, s’est trouvé en contradiction avec sa version écrite.

« Dans ses explications, il aurait fait croire aux enquêteurs que les inspecteurs qui étaient allés faire la mission ont très mal fait la mission et qu’ils n’auraient pas respecté la procédure. Mais tout ce qu’il disait était déjà enregistré. Après, ils lui ont demandé de repartir en mettant ça sur papier et revenir. Quand il est revenu maintenant, en mettant sur l’écrit, il a changé tout ce qu’il avait dit lors de son audition préliminaire. Il a changé de version », mentionnent nos confrères.

Les inspecteurs contre-attaquent

Face à ces accusations, les inspecteurs ont défendu bec et ongles la régularité de leur mission. « Ces inspecteurs-là ont démenti le directeur général en affirmant devant les enquêteurs avoir respecté la procédure. Ils ont confié que c’est suite à ce contrôle qu’ils ont retrouvé cet écart. Et c’est cet écart-là qu’ils ont taxé », explique une source proche du dossier.

Une garde à vue retentissante

Devant ces incohérences et la gravité des accusations, les enquêteurs ont placé Mory Camara en garde à vue vendredi 27 décembre 2024. « Tous ses moyens de communication ont été confisqués pour le moment », confirme une source.

Ce scandale, qui éclabousse l’une des institutions fiscales les plus importantes du pays, pose des questions fondamentales sur la gestion des finances publiques en Guinée. Mory Camara devra désormais expliquer comment 800 milliards ont pu disparaître dans un acte qui défie toutes les normes.

Laguinee.info

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