Après le Premier ministre, c’est désormais au tour du ministre de la Justice de mettre un terme à l’enquête sur le drame de N’Zérékoré. Et ce, avant même les conclusions du rapport de la commission d’enquête mise en place à cet effet. Ce drame, rappelons-le, a causé la mort de plus de 150 personnes, laissé des dizaines de blessés et plongé une trentaine de familles dans l’angoisse de ne pas retrouver leurs proches, selon les organisations de défense des droits humains présentes dans la région.
La justice, censée être la boussole d’une transition déjà vacillante, vient de perdre définitivement ses repères. Ces déclarations du ministre sont non seulement tristes et choquantes, mais elles témoignent aussi d’un mépris inacceptable envers les victimes et leurs familles. Comment peut-on ignorer ainsi des vies brisées, des douleurs encore vives et des familles sans réponse ?
Le tournoi, faut-il le rappeler, était doté du trophée du Général Mamadi Doumbouya. Les organisateurs sont identifiés, tout comme les officiels du gouvernement présents ce jour-là au stade du 3 Avril de N’Zérékoré. Pourtant, la justice refuse d’aller au bout de ses responsabilités en fermant les yeux sur des faits aussi graves.
Nous ne pouvons accepter cette décision arbitraire, pas cette fois. La justice doit redevenir la solution et non le problème.
Souleymane Souza KONATÉ,
President de la Commission Communication de l’ANAD et Conseiller chargé de Communication de Cellou Dalein Diallo