samedi, avril 19, 2025
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Bouré-Boukaria: le petit Aboubacar Kourouma échappe de justesse à la mort après une agression

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C’est une nuit que le jeune Aboubacar Kourouma n’oubliera jamais. À seulement 14 ans, cet adolescent de Bouré-Boukaria, dans la sous-préfecture de Kintinian (Siguiri), a frôlé la mort lors d’une attaque à main armée survenue dans la nuit du jeudi au vendredi 20 décembre 2024. Son récit, empreint de peur et de courage, éclaire une fois de plus les dangers grandissants auxquels les habitants de cette région sont confrontés.  

Un moment ordinaire, une nuit bouleversée

Tout a commencé comme une soirée banale. Aboubacar, resté au bar-café familial après le départ du propriétaire, s’apprêtait à fermer les lieux. Mais aux environs de minuit, tout a basculé.

« Il a frappé à la porte en demandant qu’on lui vende du pain, mais je lui ai répondu que le propriétaire était déjà rentré », raconte l’adolescent, encore marqué par l’événement. L’homme est parti, mais il est revenu armé d’un couteau. Avec une détermination froide, il a déchiré une partie de la tôle pour s’introduire dans le bar.

À l’intérieur, l’assaillant, comme s’il n’avait rien à craindre, s’est servi un café et l’a bu tranquillement. Mais les choses ont vite pris une tournure violente lorsque, en tentant de voler une télévision, il s’est heurté à la résistance de l’adolescent. « Quand j’ai crié « voleur ! voleur ! », il m’a attaqué et m’a blessé au coude », confie Aboubacar, encore tremblant.

Un tuteur réveillé en urgence

Pendant ce temps, Mohammed Kourouma, son tuteur, dormait paisiblement chez lui, non loin du bar. Il se remémore l’instant où tout a changé.

« Je lui avais dit de fermer le bar et d’aller dormir parce qu’il avait école(cours) le lendemain. Peu de temps après, des voisins sont venus frapper à ma porte pour me dire qu’il avait été blessé par des bandits », témoigne-t-il avec une voix lourde d’émotion.

Sans perdre une seconde, Mohammed a transporté son neveu blessé à l’hôpital, où il a reçu les soins nécessaires.

Un agresseur insaisissable

L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais un détail intrigue encore : l’état de l’agresseur présumé. « Quand on l’a trouvé, il était complètement ivre et inconscient. Finalement, il a été libéré faute de preuves immédiates », explique Mohammed, désabusé par cette situation.

Un cri d’alarme face à l’insécurité

Pour les habitants de Bouré-Boukaria, cet événement est la preuve que l’insécurité atteint des proportions alarmantes. La peur s’installe, et les appels à l’aide se multiplient. « Que faire si même nos enfants ne sont plus en sécurité ? » murmure un voisin, visiblement inquiet.

Pour Aboubacar, les blessures physiques guériront avec le temps, mais celles du cœur prendront plus longtemps. Cette nuit-là, il a compris, à ses dépens, combien la vie pouvait basculer en un instant.

Et dans ce coin reculé de Siguiri, où les autorités se font souvent attendre, chacun espère que cette attaque ne sera pas qu’une tragédie de plus dans la longue liste des violences restées sans réponse.

De Kankan, Karifa Kansan Doumbouya, pour Laguinee.info

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