vendredi, décembre 20, 2024
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Guinée : les activités peinent à reprendre après la levée des sanctions sur la filière bois

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Depuis la levée des sanctions sur la coupure et le transport de bois en Guinée, les vendeurs et transporteurs rencontrent de nombreuses difficultés à reprendre leurs activités. Cette situation est causée par le manque de documents officiels délivrés par l’État. Ces documents sont essentiels pour permettre le transport et la vente du bois.

Manque de documents administratifs

Aboubacar Dabo, secrétaire chargé de l’élaboration de projets et de programmes au bureau préfectoral de la filière bois de Coyah et vendeur de bois à Kountia, souligne que le problème principal réside dans l’absence de ces documents :

«Depuis que l’État a levé les sanctions sur la filière bois, ça ne marche pas tellement bien. Ils nous ont donné l’autorisation de commencer les activités, mais quand on donne l’autorisation de quelqu’un de commencer les activités, si vous ne donnez pas les papiers nécessaires, ça ne sera pas facile. Donc la situation actuelle, ça dépend maintenant des documents. Nous demandons toujours aux autorités de nous permettre d’avoir ces documents-là pour qu’on puisse reprendre effectivement notre activité. C’est un peu ça. On ne peut pas faire les activités correctement parce que tout dépend des bordereaux. S’il n’y a pas de bordereaux, ça ne sera pas facile. S’il n’y a pas aussi des documents pour les agréer au niveau de l’intérieur aussi, ça ne sera pas facile. »

Il ajoute : «Et selon nos informations, les choses commencent à bouger. Mais jusqu’à présent, on n’a pas reçu de débarquement sur place.»

Conséquences : Manque et cherté du bois

L’absence de documents impacte directement la disponibilité du bois dans les dépôts. À Kountia, par exemple, les vendeurs peinent à répondre à la demande des clients.

«Bon, comme toute activité, nous vivons de cette activité. Et malgré les maigres moyens et les maigres mouvements qu’il y a en place, nous essayons un peu de nous en sortir de cette situation aussi, parce que la vie, ce n’est pas facile. Mais là où vous vivez, c’est là-bas que vous gagnez votre quotidien. Et cela ne veut pas dire que tout est rose, tout n’est pas rose. Ici, s’il n’y a pas de marchandises, vous-même vous savez, il n’y a pas de clients. Même si le client vient, s’il n’y a pas de marchandises, comment est-ce qu’il peut acheter ?», s’interroge un vendeur.

Cette pénurie a également entraîné une hausse importante des prix. Une planche, vendue en période normale entre 75 000 et 80 000 GNF, coûte actuellement entre 110 000 et 130 000 GNF. Les chevrons, autrefois négociés à 25 000-27 000 GNF, sont aujourd’hui à 30 000-35 000 GNF.

«Bon, le prix des marchandises dépend de la situation des marchandises. Même si le client trouve aussi des marchandises, c’est que c’est un peu cher par rapport aux activités normales. Il y a des gens qui dépensent trop, il y en a aussi qui ne dépensent pas trop. Il n’y a pas assez de marchandises, le peu qui est là aussi, c’est très cher. Ça dépend des lieux et des transports aussi. Donc les clients viennent, il n’y a pas d’achat en un mot. Mais quand nous sommes dans une période normale, les chevrons, on les vend à 25 000, à 27 000. Ceux qui achètent aussi, c’est avec des difficultés, des discussions aussi. Mais avec les périodes de difficultés comme ça, nous vendons jusqu’à 30 000 à 35 000 chevrons. Parfois des débats même entre nous pour qu’on arrive à s’entendre, pour qu’ils arrivent à faire leurs achats. Les planches, quand c’est une période normale, c’est de 75 000 à 80 000. Mais maintenant, nous les vendons à 110 000, 120 000, 125 000.»

Appel des acteurs aux autorités

Les acteurs de la filière bois appellent les autorités à faciliter l’accès aux documents nécessaires. Aboubacar Dabo insiste sur l’urgence de la situation :

«Bon, le message que nous avons à l’endroit de notre département, c’est de nous aider. Ils nous ont déjà aidés en enlevant la suspension. Et nous leur demandons encore de doubler l’effort, de nous aider à avoir ces documents-là en place maintenant, pour qu’on puisse commencer correctement notre activité. Avec la fraude, ce n’est pas favorable pour le département, ni pour les vendeurs de bois. C’est une difficulté pour nous tous, donc nous leur demandons de nous aider à avoir ces documents-là maintenant pour qu’on puisse recommencer notre activité correctement.»

Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info

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