mercredi, décembre 18, 2024
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Kissidougou : les dessous de l’intronisation avortée du patriarche

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La communauté de Kissidougou reste en émoi après le report inattendu de l’intronisation d’El Hadj Draman Keita comme nouveau patriarche, initialement prévue pour le 13 décembre 2024. Cet événement majeur devait marquer la succession à El Hadj Mamady Mansaré, décédé récemment. Cependant, une décision de dernière minute des autorités locales a bouleversé les plans et suscité des tensions.

Un report controversé

Issa Keita, membre influent de la grande famille Faramaya à Djamorya, descendant du feu El Hadj Kéléty Keita, explique les circonstances du report. Selon lui, la préfecture a adressé, à 24 heures de l’événement, une lettre demandant le report. Le motif avancé ? Placer la cérémonie sous la haute présidence du gouverneur de Faranah, qui était en déplacement à Conakry.

« Nous avions déjà engagé des dépenses importantes : spots télévisés, organisation logistique, et nos invités étaient déjà sur place. Malheureusement, cette demande de report a été perçue comme une tentative de sabotage. Nous avons tenté de calmer les jeunes pour éviter une escalade », confie Issa Keita.

Tensions entre communautés et administration

Un communiqué diffusé par le président de la délégation spéciale de la commune urbaine a envenimé la situation. Ce dernier a menacé de sanctions légales toute tentative de tenir la cérémonie. Une posture jugée par Issa Keita comme un « abus d’autorité » et une « violation flagrante de la loi ».

« Au lieu de chercher un dialogue, il a attisé les tensions. C’est inacceptable, surtout que cet événement relève exclusivement de la communauté Faramaya. Nous sommes très déçus de son attitude, et nous appelons la préfecture à encadrer de près ses actions », déplore-t-il.

Un conflit de légitimité

Le report de l’intronisation a également mis en lumière des dissensions internes et des manipulations extérieures. « Quelques individus opposés à la famille Faramaya tentent de transformer cette question communautaire en conflit personnel. Ils sont manipulés et n’agissent que comme des armes dans cette affaire », explique Issa Keita.

Selon lui, des lettres contradictoires provenant de certaines communautés, notamment Freinsola et N’Tya, ont aggravé la situation. « Ces communautés n’ont aucune légitimité dans la désignation du patriarche. C’est une prérogative exclusive de Faramaya », insiste-t-il, tout en pointant du doigt une tentative de « dénaturer l’histoire de Kissidougou ».

Quelle suite pour l’intronisation ?

Malgré ces tensions, la communauté Faramaya reste attachée au respect des lois. Avec le retour du gouverneur de Faranah dans la région, ils comptent reprendre les discussions avec la préfecture pour fixer une nouvelle date.

Cependant, Issa Keita met en garde : « Si nous constatons que d’autres intentions sont derrière ce report, nous agirons pour défendre notre droit légitime. La désinformation actuelle nuit à l’image de Kissidougou et doit cesser. »

Un appel au calme

Face à ces querelles, la communauté Faramaya appelle à la retenue et au respect des traditions. L’intronisation du patriarche, au-delà des divergences, reste un événement d’une grande importance culturelle et spirituelle pour Kissidougou.

Il reste à espérer qu’un dialogue apaisé permettra de surmonter ces différends et de restaurer l’unité au sein de la région.

 

De Kissidougou, Oumar Leno, pour Laguinee.info 

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