Le procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), Aly Touré, poursuit son enquête sur le scandale de détournement de plusieurs milliards à la douane guinéenne. Dans ce cadre, une mesure drastique vient d’être prise : le gel des comptes bancaires de 33 sociétés de transit soupçonnées d’implication, selon les informations rapportées par guinee7.com.
Dans une correspondance datée du 10 décembre 2024, adressée par la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) au président de l’Association Professionnelle des Établissements de Crédits de Guinée (APB), il est demandé à toutes les banques membres de cette association de bloquer les comptes des entreprises concernées.
Le courrier, signé sur requête du procureur spécial de la CRIEF, précise : « Sur requête de Monsieur le procureur spécial près la cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), suivant lettre N°308/PPS/CRIEF/2024 du 10 décembre 2024, nous avons l’honneur de vous demander de bien vouloir procéder au gel des comptes bancaires des sociétés dont la liste ci-jointe, ouverts dans les livres des membres de votre corporation. »
Une enquête sous haute tension
Cette mesure de gel s’inscrit dans le cadre de l’instruction en cours à la CRIEF. Les sociétés visées sont soupçonnées d’avoir joué un rôle actif dans un vaste réseau de détournement de fonds liés aux opérations douanières. Les montants en jeu, estimés à plusieurs milliards de francs guinéens, font de cette affaire l’un des plus grands scandales financiers du pays ces dernières années.
Les autorités judiciaires, sous la houlette d’Aly Touré, semblent déterminées à faire la lumière sur ces malversations et à identifier les responsables. En attendant la fin de l’instruction, le gel des comptes vise à éviter toute fuite de capitaux ou dissimulation de fonds pouvant compromettre l’enquête.
Une crise pour le secteur de transit
Cette affaire risque d’avoir des répercussions importantes sur le secteur du transit, un maillon clé de l’économie guinéenne. En plus de ternir la réputation des entreprises impliquées, elle pourrait affecter leurs partenaires locaux et internationaux, qui observent avec inquiétude l’évolution de la situation.
La CRIEF, créée pour lutter contre la corruption et les infractions économiques, est de plus en plus active dans ses démarches. Ce dossier, très suivi par l’opinion publique, pourrait être un test de sa capacité à mener des enquêtes complexes et à traduire les responsables en justice.
Pour l’heure, les regards restent rivés sur l’évolution de cette affaire. Les entreprises incriminées n’ont pas encore réagi officiellement à la mesure de gel, et des développements sont attendus dans les jours à venir.
Laguinee.info