Il aura fallu moins de trois ans pour que Mandian Sidibé, ancien journaliste devenu directeur général de l’Office Guinéen de Publicité (OGP), voie son étoile pâlir avant de s’éteindre brutalement. Dans un décret signé ce samedi 14 décembre 2024, le Président Mamadi Doumbouya a mis fin à ses fonctions, ouvrant une nouvelle page pour une institution minée par les tensions sociales et les accusations de mauvaise gestion.
Le roi déchu : de la promesse au désaveu
Mandian Sidibé, dont la nomination avait été perçue en décembre 2021 comme un souffle nouveau, a vu son règne s’effondrer sous le poids de ses propres échecs. Accusé par le syndicat des travailleurs de non-paiement de plusieurs mois de salaires, il est rapidement devenu le symbole d’une gestion décriée.
Le coup fatal : la grogne des travailleurs
Les tensions ont culminé ces derniers mois avec une grève illimitée annoncée par le syndicat, mettant en lumière une administration incapable de faire face à ses obligations financières. Pire encore, la plateforme revendicative des employés mentionnait explicitement le départ de Mandian Sidibé comme condition sine qua non pour un retour à la normale.
Face à une pression syndicale devenue incontrôlable, la sentence présidentielle est tombée : Mandian Sidibé est remplacé par son adjoint, Charles Katty, désormais chargé de redresser une maison en ruines.
Une sortie peu glorieuse
Pour un homme qui se targuait d’être un « artisan de paix » et un « soldat dévoué de la refondation », la fin de mandat a des allures de déroute. Son incapacité à gérer la grogne sociale, conjuguée à des accusations de mauvaise gestion, a scellé son sort. Les employés, privés de salaires pendant plusieurs mois, n’ont vu en lui qu’un dirigeant déconnecté des réalités de leur quotidien.
Et maintenant ?
Avec Charles Katty à l’intérim, l’OGP devra relever d’énormes défis, notamment le paiement des arriérés de salaires, la restauration de la confiance des travailleurs et la relance des activités de l’institution. Si l’éviction de Mandian Sidibé était un soulagement pour certains, elle n’est qu’un début. Les travailleurs, désormais galvanisés par leur victoire, attendent des actions concrètes.
Quant à Mandian Sidibé, il rejoint la liste des anciens DG emportés par les flots tumultueux de la gestion publique en Guinée. Peut-être méditera-t-il sur cette maxime : « Un bon leader n’éteint pas les incendies avec de belles paroles, mais avec des actes concrets. »
Affaire à suivre…