Un tournant historique vient d’être franchi dans la coopération régionale au Sahel. Le Collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel (AES), réuni à Bamako sous la présidence du Général d’Armée Assimi Goïta, a rendu publique une déclaration marquante sur la libre circulation des ressortissants de la CEDEAO au sein de la Confédération des États du Sahel. Cette annonce pourrait transformer les relations interrégionales et renforcer l’intégration au sein de l’Afrique de l’Ouest.
Un espace sans visa pour les citoyens de la CEDEAO
La déclaration la plus significative est sans doute celle qui annonce que la Confédération des États du Sahel (AES) deviendra un espace sans visa pour tous les ressortissants des pays membres de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette décision vient répondre à la volonté de favoriser une plus grande mobilité et une intégration accrue des citoyens de la région, leur offrant ainsi de nouvelles opportunités professionnelles, économiques et sociales.
Droit de circuler, résider et s’établir
La déclaration précise également que les ressortissants de la CEDEAO bénéficieront du droit de circuler, de résider, de s’établir et de sortir librement sur le territoire des États membres de la Confédération des États du Sahel. Toutefois, ces droits devront être exercés dans le respect des lois nationales en vigueur dans chaque État membre, garantissant ainsi que chaque pays conserve le contrôle sur son immigration tout en facilitant la mobilité dans l’espace sahélien.
Des restrictions possibles pour les immigrants inadmissibles
Bien que la libre circulation soit un principe fondamental, les Chefs d’État ont souligné que les États membres de la Confédération se réservent le droit de refuser l’entrée sur leurs territoires à tout ressortissant de la CEDEAO entrant dans la catégorie des immigrants inadmissibles. Cette mesure vise à préserver l’ordre public et la sécurité au sein de chaque pays tout en facilitant les échanges économiques et culturels.
Un soutien pour les échanges commerciaux
La déclaration aborde aussi la question des véhicules. Les véhicules particuliers immatriculés dans un pays de la CEDEAO pourront désormais circuler librement dans les États membres de la Confédération des États du Sahel. Les véhicules à usage commercial, quant à eux, pourront transporter des passagers entre les différents pays, à condition de respecter les règlements en vigueur. Cette mesure vise à stimuler les échanges commerciaux dans la région, en facilitant la circulation des biens et des services.
Un pas vers une Afrique unie
Cette initiative s’inscrit dans un cadre plus large de coopération régionale et continentale. Elle repose sur des accords internationaux précédents, tels que le traité portant création de la Confédération des États du Sahel (AES) adopté à Niamey en juillet 2024, ainsi que la Charte du Liptako-Gourma de 2023. Ces décisions renforcent l’engagement des pays sahéliens à œuvrer pour une Afrique unie, solidaire et prospère.
En facilitant les déplacements et la circulation des biens et des personnes au sein de l’espace sahélien, cette déclaration marque un pas important vers une plus grande intégration des pays d’Afrique de l’Ouest. Elle pourrait avoir des répercussions profondes sur l’économie régionale, la diplomatie et la vie quotidienne des citoyens de la CEDEAO.
La Confédération des États du Sahel (AES) semble ainsi bien engagée dans son projet de renforcer les liens séculaires entre les peuples du Sahel, en alliant respect des souverainetés nationales et ouverture économique.
Une feuille de route ambitieuse
Alors que la Confédération des États du Sahel est encore jeune, ces mesures témoignent de l’ambition de ses dirigeants de construire un espace régional solidaire et prospère. La mise en œuvre de ces mesures sera scrutée de près par les acteurs politiques et économiques, qui attendent des résultats tangibles dans les mois à venir.
Laguinee.info