jeudi, décembre 19, 2024
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Biométrique des nouveaux étudiants à  Kankan:  Saa André recalé pour une affaire de photo,  l’étudiant dans le désarroi

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Le recensement biométrique des nouveaux étudiants, lancé par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, devait être une formalité pour garantir une gestion transparente des effectifs universitaires. Mais pour Saa André Leno, étudiant à l’université Julius Nyerere de Kankan, cette étape s’est transformée en un véritable parcours du combattant à cause d’une photo.

Un problème né d’une maladie

En 2023, Saa André Leno, alors élève en classe de Terminale, contracte une maladie mystérieuse grave plusieurs semaines avant la séance de prise de photos obligatoire avant le baccalauréat. Il se rend donc dans son village un traitement traditionnel.

Incapable de se présenter ce jour-là, il passe tout de même les épreuves dans ces conditions difficiles.

« J’étais très malade, mais je voulais à tout prix réussir cet examen. Je ne pensais pas que l’absence de ma photo allait devenir un tel problème », témoigne-t-il la voix cassée.

Admis avec succès, il découvre que son diplôme de baccalauréat a été émis sans sa photo, une conséquence directe de son absence lors de la séance.

Un refus catégorique au moment du recensement

En ce décembre, l’équipe de recensement arrive à l’université de Kankan. Saa André, se présente avec les autres étudiants. Mais au moment de son tour, les agents constatent l’absence de la photo sur son diplôme et refusent immédiatement de le recenser, malgré la conformité des autres informations: « J’ai essayé d’expliquer ma situation, mais ils n’ont rien voulu entendre. C’était comme si on m’accusait de quelque chose que je ne contrôlais pas », raconte-t-il avec amertume.

Au service Scolarité de son université, il dit avoir expliqué ce problème et que le responsable lui aurait que l’absence de photo ne poserait pas de soucis.

Un périple administratif sans fin

Déterminé à régulariser sa situation, Saa André quitte Kankan pour Conakry, espérant qu’une intervention de l’Institut National de Recherche et d’Action Pédagogique (INRAP) réglerait le problème. À l’INRAP, ses informations sont vérifiées et jugées conformes, mais l’absence de la photo reste un obstacle: « J’étais sûr qu’ils allaient m’aider, mais le directeur m’a demandé une attestation de mon ancien proviseur. Or, ce dernier a été muté ailleurs », explique-t-il.

Saa André se tourne alors vers le nouveau proviseur de son lycée d’origine, mais celui-ci refuse de s’impliquer, déclarant que les anciens dossiers ne sont pas de son ressort. Il le renvoie à la Direction préfectorale de l’Éducation (DPE) de Siguiri, où l’étudiant possède pourtant déjà une attestation d’admission au baccalauréat.

Un avenir en suspens

Sans solution à Conakry, Saa André retourne à Kankan pour poursuivre ses cours, mais l’incertitude plane toujours. S’il n’est pas recensé, il risque de perdre les bourses d’entretien que l’État offre aux étudiants: « Je me bats pour continuer mes études malgré tout. Mais cette situation me dépasse. J’ai tout fait pour prouver ma bonne foi, et rien ne bouge », confie-t-il, visiblement éprouvé.

Un appel aux autorités

L’histoire de Saa André Leno met en lumière les lacunes d’un système administratif qui peine à prendre en compte les réalités individuelles. Il appelle les autorités compétentes à agir rapidement pour éviter qu’il ne soit privé de ses droits en tant qu’étudiant: « Je ne demande pas de privilège, juste qu’on corrige cette erreur pour que je puisse continuer mes études sereinement », conclut-il.

 

Laguinee.info.

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