Tout est parti d’une opération de déguerpissement au marché central de Boké. Selon les témoignages recueillis sur place, l’ordre est venu du préfet, Hassane Sanoussy Camara. Mais les vendeuses concernées se sont opposées à l’initiative. Ce qui a amené les forces de l’ordre à faire usage du gaz lacrymogène. La scène s’est déroulée hier mercredi, 14 avril 2021 rapporte le correspondant de Laguinee.info basé dans la région.
Il n’y a pas eu des pertes en vie humaine; mais, les dégâts sont énormes. L’opération de déguerpissement qui a viré à un affrontement, visait les vendeuses aux abords de la voirie urbaine du marché « Goreye ».
« Nous n’avons pas où aller et nous sommes vraiment en besoin. Mon mari ne travaille pas. C’est moi qui prend en charge le quotidien de la famille et paie la scolarité de mes enfants.
S’ils nous disent de quitter ici sans nous dire où aller, sera vraiment compliqué.
Ces responsables ne font rien si ce n’est pas nous faire du mal tous les jours. Il n’y a pas de routes, pas d’eau ni l’électricité. Ils doivent penser à rétablir ces éléments au lieu de nous accuser à tort et après tout on dit Boké zone économique spéciale. C’est tout simplement honteux », a réagi Salematou Sylla, vendeuse
Les agents de sécurité n’ont pas déguerpi seulement les vendeuses censées être dans des endroits non autorisés. Mais les conducteurs de taxis-motos aussi. Ils accusent ces jeunes d’occasionner les occupations anarchiques au niveau du marché.
« Dès mon arrivée à notre arrêt, j’ai vu des policiers e gendarmes stationnés partout. Du coup je me suis dit qu’il y a quelque chose qui ne va pas et directement un policier m’a dit de quitter. J’ai fait ce qu’il m’a dit. Entre temps ils se sont mis à retirer les clefs des motos considérant que c’est nous qui occasionnons ces femmes d’être là. Donc cela a causé une très grande frustration de mes amis qui ont finalement jetté des cailloux et c’est à partir de là qu’ils ont lancé leur gaz lacrymogène pour nous disperser », a relaté un des conducteurs de taxis-motos.
Rencontré dans son bureau, le préfet de Boké a dit avoir agi pour rétablir l’ordre dans le marché.
« Il faut que ces gens sachent que cette préfecture à des responsables capables d’instaurer l’ordre. Ces gens se permettent de faire tout ce qu’ils veulent. Elles ont été déguerpies et aujourd’hui elles reviennent pour saboter le travail que nous avons abattu. Il n’est pas question qu’on les laisse faire ce qu’elles veulent. quiconque tente de saboter ce que nous avons fait se vera sanctionné par l’autorité que je suis.
Le chef de l’État a dépensé des milliards pour construire deux marchés pour elles mais elles refusent d’aller là-bas. Elles préfèrent venir restreindre la circulation et on ne va pas les laisser faire », a indiqué le préfet de Boké.
Selon nos informations, deux femmes se seraient évanouies sous l’effet des bombes lacrymogènes et auraient été conduites dans un centre hospitalier de la ville de Boké.
De Boké, Mamadou Pethé Diallo pour Laguinee.info