La France qui plie bagage au Tchad. La décision a été prise, les avions sont partis et les soldats se retirent, discrètement bien sûr, comme ceux qui ont mangé tout le gâteau et décident enfin de quitter la fête. Deux Mirages ont pris leur envol pour la France, atterrissant à Nancy, histoire de faire bonne figure après des années à jouer les invités un peu trop présents. Le Tchad, lui, a poliment demandé à ce que la coopération militaire soit terminée, comme on chasse un visiteur dont on a assez des bavardages. Un « merci, mais non merci » qui, cette fois-ci, semble bien définitif.
Le Tchad, en demandant ce retrait, n’a pas seulement voulu débarrasser son ciel des avions français. Non, c’est plus subtil que ça. Il s’agit de redéfinir ses priorités, de choisir de nouveaux partenaires, et surtout de s’affirmer enfin sur la scène internationale sans l’ombre protectrice mais encombrante de la France. C’est un peu comme si le Tchad avait décidé qu’il était temps de quitter la tutelle, de faire ses propres choix sans devoir constamment regarder par-dessus son épaule pour voir si Paris approuve.
Ce départ marque donc une étape historique, mais aussi un petit déclin pour la France. Après avoir été expulsée du Mali, du Niger et du Burkina Faso, voilà que le dernier bastion de son influence militaire en Afrique centrale s’effondre. L’Afrique, qui n’a jamais été vraiment du genre à s’en laisser conter, semble de plus en plus convaincue qu’elle peut se débrouiller sans le vieux mentor. La France, donc, comme ce parent trop envahissant qui ne comprend pas quand il est temps de partir, voit ses bases militaires se vider les unes après les autres.
Et le plus ironique dans tout ça ? C’est que la France, avec ses 1 000 soldats, semble avoir raté le message. Parce que quand le Tchad te dit « Merci, mais nous allons désormais choisir nos amis à la hauteur de nos ambitions », il est peut-être temps de commencer à se poser des questions sur le bien-fondé de ta présence. Mais la France, fidèle à sa politique d’ombre et de lumière, préfère reculer en silence, comme si tout cela n’était qu’une simple péripétie. Une péripétie, certes, mais une péripétie qui fait de plus en plus de bruit dans les coulisses des relations internationales.
Alors, au revoir la France, et bon vent ! Le Tchad redécouvre enfin la liberté de choisir ses partenaires sans qu’un Mirages français vienne lui rappeler qu’il n’est jamais vraiment seul dans l’arène internationale.
Laguinee.info