Dimanche 8 décembre 2024, après 14 ans de pouvoir marqués par la violence et la répression, Bachar al-Assad a été déposé. Celui qui s’était présenté comme un « espoir » pour la Syrie quitte la scène en laissant un pays exsangue, une population meurtrie, et une dynastie en ruines.
Promesses brisées : de l’espoir à la tyrannie
Lorsqu’il a pris les rênes en 2000, Bachar al-Assad était présenté comme le « sauveur moderne » d’un régime vieillissant. Diplômé en médecine, formé en Occident, il incarnait une rupture avec l’autoritarisme brutal de son père, Hafez al-Assad. Mais ce vernis de modernité s’est écaillé aussi vite que ses discours creux sur la réforme.
Dès 2011, confronté à des manifestations pacifiques inspirées par les printemps arabes, Assad a opté pour la répression totale. Plutôt que d’écouter son peuple, il a choisi de pilonner ses villes, rasant tout sur son passage avec l’aide de ses alliés iraniens et russes. « Docteur » ou pas, le diagnostic était clair : aucun remède, juste une oppression accrue.
Un bilan humain accablant
Près de 500 000 morts selon les informations. Une moitié de la population syrienne forcée à fuir. Des millions d’éxilés errant dans des camps ou cherchant refuge au-delà des frontières. Voilà le résultat direct d’un régime qui a préféré les chars aux dialogues.
Et ce n’est pas tout. Les prisons d’Assad sont devenues des chambres de torture, où l’on enterre la dignité humaine avec les corps. Amnesty International et d’autres organisations ont documenté l’étendue de ces atrocités, ternissant un peu plus un régime déjà lourdement discrédité.
Une dynastie qui s’écroule
Après 54 ans de règne familial, les Assad quittent le pouvoir dans un chaos total. Mais ce n’est pas un triomphe sans nuages. Le vide politique laissé par ce renversement inquiète. Les factions en présence sont divisées, et aucun leader évident n’émerge pour porter la Syrie vers un avenir stable.
L’après-Assad : un chemin semé d’embûches
La fin d’Assad offre une opportunité rare : reconstruire une nation brisée. Mais reconstruire ne signifie pas simplement rebâtir les infrastructures. Il s’agit aussi de réparer les liens sociaux, d’offrir justice aux victimes et de créer un espace politique où les Syriens pourront écrire leur propre destin.
Cependant, les défis restent immenses. Entre les cicatrices de la guerre, les rivalités internes et les ingérences étrangères, le chemin vers la paix semble encore bien lointain. Mais une chose est certaine : la Syrie a tourné la page de la dynastie Assad.
Il reste à espérer que cette page ne soit pas simplement un chapitre de plus dans un livre de tragédies, mais le début d’une histoire résolument différente.
Laguinee.info