Le maire de Dakar, Barthélémy Dias, a officiellement perdu son siège de député à l’Assemblée nationale du Sénégal. Cette décision, annoncée vendredi par le président du Parlement, El Malick Ndiaye, fait suite à une condamnation définitive pour homicide, une affaire qui remonte à 2011.

Une condamnation lourde de conséquences  

En 2017, Barthélémy Dias avait été condamné à deux ans de prison, dont six mois ferme, pour la mort par balle d’un individu dans un contexte de violences politiques. Cette décision a été confirmée en appel en 2022 et validée par la Cour suprême en 2023. Selon la Constitution sénégalaise, tout député faisant l’objet d’une condamnation pénale définitive est automatiquement radié sur demande du ministre de la Justice. Cette règle a été appliquée jeudi, mettant un terme au mandat parlementaire de M. Dias.

Une radiation symbolique d’un nouvel ordre politique

Élu député en 2022, Barthélémy Dias siégeait sous une majorité différente dans l’ancienne Assemblée nationale. Cependant, le paysage politique a radicalement changé avec la victoire du parti Pastef d’Ousmane Sonko à la présidentielle de mars 2024, suivie des législatives de novembre où le Pastef a obtenu une majorité écrasante de 130 sièges sur 165.

Barthélémy Dias, autrefois allié d’Ousmane Sonko au sein de la coalition ayant mené à son élection comme maire de Dakar en 2022, est devenu son adversaire après une rupture en 2023. Les deux hommes se sont mutuellement accusés de trahison dans une campagne marquée par des échanges acerbes.

Un avenir politique incertain  

Avec seulement trois sièges obtenus par sa liste aux dernières législatives, Barthélémy Dias est désormais considéré comme affaibli politiquement. Les analystes prévoient qu’il pourrait également perdre son poste de maire de Dakar, comme ce fut le cas pour son mentor Khalifa Sall en 2018, déchu par décret présidentiel après une condamnation pour malversations.

Cette situation marque la fin d’une trajectoire politique autrefois prometteuse et illustre la consolidation du pouvoir par le Pastef, désormais maître incontesté du jeu politique sénégalais.

L’éviction de Barthélémy Dias s’inscrit dans un contexte de recomposition profonde du paysage politique sénégalais, où l’opposition peine à trouver sa place face à l’hégémonie du Pastef. Ce bouleversement redéfinit les équilibres, laissant entrevoir une gouvernance sans partage pour les années à venir.

Laguinee.info