Le journaliste Habib Marouane Camara a été arrêté ce mardi dans des conditions troubles, selon un communiqué publié par le Mouvement Agissons pour la Guinée (APG). Cette arrestation, survenue alors que le journaliste était déjà sous la menace d’une interpellation depuis plusieurs semaines, suscite une vive indignation et des interrogations sur la liberté d’expression en Guinée. L’APG a condamné cet acte qu’il qualifie de « contraires aux principes de l’État de droit ».

« C’est avec une profonde consternation que le mouvement APG a appris, ce mardi, l’arrestation du journaliste Habib Marouane Camara dans des conditions troubles. Bien que nous ne disposions pas encore de tous les éléments concernant cette arrestation, nous savons que, depuis plusieurs semaines, Marouane, défenseur de la paix et de la démocratie, était sous la menace d’une interpellation », souligne le communiqué.

Une escalade de menaces contre les voix dissidentes

L’APG a dénoncé la montée en puissance des arrestations et des enlèvements ciblant les journalistes et les citoyens, qu’elle perçoit comme une tentative d’étouffer toute dissidence. Cette situation, selon le mouvement, contribue à alimenter un climat d’insécurité et de peur dans le pays.

« Cette situation ne fait que renforcer nos inquiétudes quant à la sécurité des voix qui s’élèvent pour défendre nos valeurs démocratiques. Le concert de menaces qui pèse sur lui et sur d’autres journalistes témoigne d’une démarche visant à étouffer la liberté d’expression dans notre pays », indique le texte.

Un appel à l’action et à la vigilance citoyenne

Face à cette situation, l’APG a appelé les autorités guinéennes à faire toute la lumière sur cette arrestation et à mettre en place des mesures concrètes pour garantir la liberté d’expression et protéger les citoyens.

« Nous condamnons cette arrestation avec la dernière énergie et invitons l’ensemble du peuple guinéen à rester vigilant pour défendre la démocratie. Il est crucial de protéger ceux qui osent prendre la parole pour dénoncer les atteintes aux droits fondamentaux et à la liberté d’expression », a déclaré l’organisation.

Une exhortation au Chef de l’État

L’APG a également interpellé le président de la transition et les autorités guinéennes, les exhortant à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à ce qu’elle qualifie de « quotidien alarmant » pour les citoyens.

« Nous exhortons le Chef de l’État et les autorités de la transition à prendre des mesures urgentes pour mettre un terme à ces enlèvements et arrestations. La démocratie ne peut s’épanouir que dans un climat de liberté, de respect et de protection des droits des citoyens », conclut le communiqué.

La Guinée traverse actuellement une période critique, et cette affaire relance le débat sur les défis liés à la protection des libertés fondamentales. La société civile reste mobilisée pour exiger des actions concrètes et assurer un avenir où la liberté d’expression sera pleinement respectée.

Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info