jeudi, décembre 5, 2024
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Stade de N’Zérékoré : un trophée, des victimes

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La tragédie survenue lors d’un tournoi de football à N’Zérékoré, dans le sud-est de la Guinée, soulève de vives interrogations. Organisé sous le nom de « Tournoi de la Refondation », l’événement a dégénéré en drame, faisant plusieurs victimes suite à des bousculades. Ce fait divers, qui aurait pu rester un incident sportif malheureux, prend désormais une dimension politique.

Un tournoi controversé 

Selon Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), ce tournoi n’était pas qu’une simple compétition sportive. Dans une déclaration incisive, il affirme : « Comme il y a eu drame au stade de N’zérékoré, les autorités publiques, à travers leur communication, ne veulent plus assumer que c’est un tournoi de soutien doté du trophée Général Mamadi Doumbouya. » 

 

Ce propos soulève des questions sur la responsabilité des autorités. Initialement présenté comme un événement en hommage à la « Refondation », un terme souvent associé à la transition politique actuelle, le tournoi est désormais qualifié de simple compétition.

Les mots au cœur du débat 

Aliou Bah poursuit en dénonçant ce qu’il considère comme une stratégie de déviation : « Les dirigeants de la transition du CNRD essayent, de façon subtile et maladroite, de se dérober de leurs responsabilités avec un jeu de mots. Ko ‘tournoi de la Réfondation’. Ainsi, leur objectif est de faire croire que c’est une compétition ordinaire de football qui a tourné à la tragédie suite à des bousculades. »  

Pour lui, les autorités jouent sur les mots pour éviter de rendre des comptes. Citant Albert Camus, il rappelle : « Mal nommer les choses, c’est contribuer au malheur du monde. »  

Un drame politique et humain

Au-delà des polémiques sémantiques, la tragédie soulève des préoccupations plus larges. Ce tournoi, organisé dans un contexte de propagande politique, reflète selon certains observateurs, les dérives d’une transition mal maîtrisée.

« Soyez enfin sérieux en prenant la juste mesure de l’ampleur de la situation, et en faisant face à vos responsabilités ! » conclut Aliou Bah, tout en adressant ses condoléances aux familles endeuillées et en appelant à la justice pour les victimes.

Des zones d’ombre à éclaircir

Alors que le pays est en pleine transition politique, ce drame révèle les tensions et la fragilité des discours officiels. Pour les familles des victimes et une partie de l’opinion publique, les questions restent nombreuses : Pourquoi un tel événement a-t-il été autorisé dans des conditions de sécurité manifestement insuffisantes ? Qui doit répondre de ces pertes humaines ?

En attendant, les regards se tournent vers les autorités pour des réponses claires et des actions concrètes. Une tragédie comme celle de N’Zérékoré ne saurait être éclipsée par des jeux de mots.

 

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