dimanche, avril 20, 2025
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Bassirou Diomaye Faye met les militaires français en question: Un coup de pied dans l’héritage colonial?

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Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a décidé de ne plus mâcher ses mots concernant la présence des 350 militaires français sur son sol. Dans un entretien accordé à LeMonde.fr le 28 novembre 2024, il a clairement exprimé son désaveu : « La présence de ces militaires ne correspond pas à notre conception de la souveraineté et de l’indépendance. » Une déclaration qui secoue une France toujours prompte à se rappeler de son passé colonial, même lorsque l’indépendance des nations africaines est en jeu.

L’Afrique, terre d’interventions ou de coopération ?

La question brûlante qui se pose aujourd’hui est : pourquoi la France insisterait-elle pour maintenir ses bases militaires en Afrique, quand d’autres puissances, comme les États-Unis, la Chine ou la Turquie, réussissent à coopérer sans imposer leur présence sur le terrain ? Le président sénégalais n’a pas hésité à mettre en lumière cette incongruité : « Nous avons des partenariats avec les États-Unis, la Chine, la Turquie, sans qu’aucun d’eux n’ait de base militaire sur notre sol. » Un fait simple, mais dérangeant. Si la France, cette puissance prétendument amie, n’arrive même pas à égaler ses homologues en matière de coopération, c’est qu’il y a un problème de fond.

La France face à ses vieux démons

Pour Bassirou Diomaye Faye, l’histoire ne justifie pas tout. Il l’a souligné avec une précision tranchante : « Ce n’est pas parce que les Français sont là depuis la période de l’esclavage qu’il est impossible de faire autrement. » Un coup direct à une France qui semble se croire intouchable en Afrique, en raison de liens historiques et diplomatiques qui n’ont pas évolué au rythme des temps. La souveraineté sénégalaise n’a pas de place pour la nostalgie coloniale.

Le départ des troupes françaises : un futur inévitable ?

Le président sénégalais a pris soin de préciser qu’il n’y avait pas de délai défini pour le départ des troupes françaises, mais il a mis les choses au clair : leur présence ne se justifie plus. En toute logique, les soldats français partiront un jour. Et cette échéance ne semble plus aussi lointaine. Interrogé sur l’utilité de la présence militaire française, Faye a posé la question qui dérange : « Pourquoi faudrait-il des soldats français au Sénégal ? Quel pays peut avoir des militaires étrangers sur son sol et revendiquer son indépendance ? » Une question qui, même sans réponse immédiate, résonne avec force. La logique sénégalaise semble être claire : un pays indépendant n’a pas à avoir des soldats étrangers dans ses bases.

La France dans l’impasse

Les relations franco-sénégalaises sont loin d’être rompues, mais le vent tourne. La France est prise dans une contradiction qui commence à peser lourd sur son image en Afrique : d’un côté, elle vante des partenariats stratégiques ; de l’autre, elle maintient une présence militaire qui sonne comme un résidu du passé. Dans un monde où les rapports de force changent, l’heure n’est plus à l’instabilité, mais à la révision des stratégies. Le président Faye, dans sa posture résolument souveraine, le rappelle clairement : l’ère des bases militaires françaises en Afrique appartient au passé.

Le message est clair : le Sénégal, comme bien d’autres pays africains, réclame sa liberté totale. Et si la France veut entretenir de bonnes relations avec ses anciennes colonies, il serait peut-être temps de revoir sa position. La question n’est plus de savoir si, mais quand les militaires français quitteront le sol sénégalais.

Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info 

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