jeudi, novembre 28, 2024
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Entre manipulation et propagande: Aliou Bah détricote le pouvoir du CNRD

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La transition dirigée par le général Mamadi Doumbouya continue d’être critiquée par de nombreux acteurs. À un mois de la fin de cette transition, les autorités guinéennes ou du moins la junte militaire au pouvoir joue avec la sémantique. Dans les nouveaux discours, l’on est passé de « transition  » à « Réfondation ». Une manière de prolonger la durée de la transition selon beaucoup d’observateurs.

Il n’aura fallu qu’une publication Facebook pour qu’Aliou Bah, président du MoDeL, démolisse pièce par pièce la façade soigneusement construite par la junte militaire au pouvoir. Ses mots, tranchants comme une lame, mettent à nu une gouvernance qu’il qualifie de manipulatrice et illusoire.

Selon lui, l’usage abusif du terme “Réfondation” n’est qu’un tour de passe-passe destiné à esquiver les responsabilités. Une pirouette sémantique ? Oui, mais pas innocente. « Parler de “Réfondation” au lieu de Transition : une façon pour l’aile extrémiste de la junte de faire croire qu’ils ne se sentent plus liés par leurs engagements », martèle-t-il. Un stratagème digne des meilleurs prestidigitateurs, mais qui, à défaut de magie, laisse un goût amer.

Le “Président de la République” autoproclamé  

Et comme si cela ne suffisait pas, la junte s’est offerte un titre sur mesure : “Président de la République”. Rien que ça ! Pour Aliou Bah, ce n’est ni plus ni moins qu’un déguisement politique, une illusion grandeur nature. « Appeler le chef de la junte “Président de la République” et imposer la formule aux fonctionnaires de l’administration publique : pourtant cela ne lui confère pas une légitimité au-delà de l’expression abusive destinée à la consommation des démagogues et profiteurs du moment », déclare-t-il.

Autrement dit, un titre ronflant ne suffit pas à maquiller un déficit de légitimité. À ce rythme, pourquoi ne pas distribuer des Oscars pour la meilleure interprétation politique ?

«Mythomanie» et cercle vicieux 

Là où le discours atteint son apogée, c’est quand Aliou Bah s’aventure sur le terrain glissant de la mythomanie politique. « S’auto-investir d’une mission dite du peuple sans être le choix des citoyens : c’est l’effet de la mythomanie. Cela veut dire qu’un mythomane est une personne qui se contente de modifier la réalité pour la rendre acceptable à ses yeux. »

La transition, ou plutôt ce qu’il en reste, est donc devenue une bulle où la junte se raconte ses propres histoires. Mais comme toutes les bulles, celle-ci est vouée à éclater.

«L’entourage, la trahison programmée»  

Enfin, l’uppercut final : l’entourage immédiat du pouvoir, présenté comme le vrai danger. « La Guinée étant une malheureuse répétition de l’histoire, ceux qui veulent remplacer les dirigeants sont toujours les premiers qui les poussent à commettre l’erreur fatale », assène Aliou Bah. Une pique à peine voilée à ceux qui murmurent à l’oreille des dirigeants, mais qui, à l’instant opportun, n’hésitent pas à les poignarder dans le dos.

Un miroir tendu à la junte  

À travers ses mots, Aliou Bah tend un miroir cruel, mais nécessaire, à ceux qui se sont érigés en sauveurs de la nation. Le reflet ? Une gouvernance aveugle, sourde et, selon ses termes, mythomane.

Si la junte cherchait une validation, elle vient de recevoir un brutal rappel : la légitimité ne se décrète pas, elle se mérite. Quant au peuple, il observe, en silence, en attendant que l’histoire, une fois encore, se répète.

 

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